Nos vies valent plus que leurs profits

Ras la pipette aux laboratoires du CHU de Caen

Jeudi 3 avril, pas loin de 100 des 190 employés des laboratoires du CHU de Caen ont tenu un piquet de grève pendant deux heures en début de matinée.

Cette action de grève a été appelée par les syndicats SUD et FO, en premier lieu pour s’opposer à réduction de moitié de la prime de travaux insalubres, dite prime de contagion. Il s’agit d’une prime touchée par un grand nombre d’agents, censée compenser les contraintes et le danger liés à la manipulation de prélèvements contenant possiblement des maladies contagieuses. La baisse de cette prime entrainera une perte de 400 euros net par an, une perte significative, d’autant plus que les salaires dans le public augmentent moins vite que l’inflation. D’autres revendications liées au salaire et à la dégradation des conditions de travail ont aussi été exprimées, comme l’absorption sans recrutement adapté des activités des laboratoires voisins. C’est le cas notamment du laboratoire de Cricquebœuf (Centre hospitalier de la Côte fleurie) qui ferme par manque de personnel. Les agentes et agents vont donc être contraints d’augmenter les cadences pour assurer les commandes, au prix de leur santé physique et mentale.

La participation à cette première journée dépasse largement les forces que représentent ces deux syndicats, ce qui démontre un sentiment de contestation et de rejet réel des politiques d’austérité que l’hôpital public encaisse depuis des années. Une grande majorité des grévistes en étaient à leur première grève. Sans comité organisé elle est menée principalement par les syndicats SUD et FO. Les deux syndicats se disent déterminés à mener une grève illimitée jusqu’à obtenir gain de cause, mais pour le moment n’appellent qu’à un débrayage jeudi 10 avril. La direction du CHU semble ne vouloir lâcher que ce que les grévistes arriveront à arracher dans le rapport de force. Un approfondissement du mouvement et son élargissement aux autres services du CHU permettraient sans doute de mieux peser dans ce rapport de force, voire d’introduire de nouvelles revendications exprimées par les grévistes.

Correspondant