Donald Trump a intensifié une offensive brutale, méthodique, contre les droits des personnes LGBTI. Une croisade qui s’inscrit dans une dynamique internationale que l’ONG Ilga-Europe qualifie sans détour de backlash : un retour de bâton conservateur visant à la fois les femmes et les personnes LGBTI.
L’administration Trump s’est érigée en fer de lance de ces attaques, notamment contre les personnes trans : interdiction des soins de transition dans l’armée, suppression des protections fédérales contre les discriminations dans le logement, l’éducation, la santé… Des juges ultra-conservateurs ont été placés à tous les échelons du système judiciaire, tandis que la « liberté religieuse » est désormais érigée en principe pour légitimer la discrimination.
Cette offensive dépasse les États-Unis et s’étend à la définition même du genre. En Hongrie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, les gouvernements restreignent la reconnaissance légale du genre aux seuls « sexes », masculin et féminin. Justifiant le démantèlement des protections dans les hôpitaux, les écoles ou les espaces non mixtes comme les foyers pour femmes victimes de violence. L’accès aux soins et à la sécurité devient encore plus difficile pour les personnes trans.
Trump, comme d’autres, agite le spectre d’une société menacée par la « théorie du genre », transformant les personnes LGBTI en boucs émissaires face aux crises sociales. Harcèlement (55 % des personnes LGBTI l’ont subi en 2023 selon l’agence des droits fondamentaux de l’UE), précarité, agressions… la violence explose, touchant en premier lieu les personnes trans. Le rapport Trans Murder Monitoring de TGEU (Transgender Europe) recense 350 assassinats de personnes trans entre octobre 2023 et septembre 2024. L’un des pires bilans depuis 2008. 94 % des victimes étaient des femmes trans, en Europe, 45 % migrantes ou réfugiées.
Ces attaques annoncent l’intensification de politiques autoritaires qui, demain, viseront l’ensemble de notre classe. Dans un système fondé sur l’exploitation et les oppressions, l’« inclusion » reste une illusion de courte durée.
Nora Debs et Kai Azua