
Après des mois de rumeurs et de démentis, la direction de l’usine Stellantis de Poissy a enfin craché le morceau le 20 mai : elle est bien en négociation avec le PSG pour une vente de terrain. Le club a besoin de 50 hectares pour faire un PSG Land (stade de 60 000 places, hôtels, restaurants, boutiques…). L’usine Stellantis en déclin avec 170 hectares, située près de son nouveau centre de formation, est donc une cible de choix.
La direction de Stellantis a été contrainte d’avouer cette « vérité alternative », car il y a eu une fuite dans le journal L’Équipe. Maintenant, elle prétend que l’usine pourrait continuer avec un nouveau véhicule mystère, 80 millions d’investissement et de nouvelles activités industrielles tout aussi mystérieuses.
Beaucoup d’ouvrier n’y croient plus : l’opération communication a raté… Car deux jours plus tard, sur France Info, Valérie Pécresse, présidente de région, a balancé : « on ne produira sans doute plus de voitures à Poissy, comme on ne produit plus de voitures à Flins ».
Une nouvelle activité industrielle en cours d’étude par la direction : désosser des voitures d’occasion pour récupérer des pièces. Pas sûr que ça plaise aux dirigeants du PSG d’avoir leur stade et leurs hôtels à côté d’une casse géante.
Poissy c’est magique ?
Les syndicalistes proches de la direction racontent que c’est l’occasion d’avoir un stade sur le terrain de l’usine. Il amènerait 2 000 emplois !
Personne ne sait d’où vient ce chiffre. Le PSG a déjà son personnel au Parc des Princes, qu’il peut transférer. Si des emplois sont créés, on ne comprend pas par quelle magie nous serions prioritaires. Pour beaucoup, nous sommes des ouvriers assez âgés (53 ans de moyenne d’âge), sans aucune expérience dans l’hôtellerie, la restauration, la billetterie, le jardinage… Et même si ça recrute, ce sera bien après la fin du véhicule actuel. Cinq ou six ans pour construire le stade : on fera quoi en attendant ?
Conscients de la marche à la fermeture, avec encore une chute de production de 25 % en septembre prochain, les ouvriers, organisés autour d’un comité de mobilisation sans étiquette syndicale, avaient prévu lundi 26 mai un rassemblement devant la mairie de Poissy et une rencontre avec la maire pour des explications sur l’avenir du terrain, de l’usine et surtout pour se faire entendre : non à la fermeture, imposons par la lutte des garanties sur nos emplois et nos salaires ! Mais Stellantis a le bras long : la maire a annulé. Toutes ces manœuvres n’ont fait qu’augmenter la colère. À nous de réfléchir sur la suite. Pourquoi pas revenir la voir, elle ou un autre de son espèce, avec d’autres entreprises menacées : Stellantis Douvrin, Forvia, ou même ArcelorMittal. Nous ne nous débinerons pas !
27 mai 2025, Correspondant