Nos vies valent plus que leurs profits

Le NPA-Révolutionnaires était présent à la fête de Lutte ouvrière

Les 7, 8 et 9 juin se déroulait la fête annuelle de Lutte ouvrière à Presles dans le Val d’Oise. À cette fête, le plus grand rassemblement d’extrême gauche du pays, le NPA-R était invité à tenir un stand dans lequel nous avons pu nous adresser à celles et ceux qui cherchaient à rencontrer l’extrême gauche dans toute sa diversité. Mais Lutte ouvrière nous a aussi offert, comme à d’autres organisations révolutionnaires, la possibilité de tenir un forum-débat. 450 personnes y ont assisté.

Nous publions ci-dessous de courts extraits des interventions de nos trois camarades présents à la tribune, Ken, ouvrier à Stellantis, Maria, postière, et Gaël, postier licencié, en procès le 12 juin. La vidéo intégrale des interventions est disponible en suivant ce lien.

 

 

Ken : « Il faut aller chercher des alliés, chez un maximum de travailleurs »

« Les vagues de licenciements se multiplient. L’un des secteurs le plus touché est l’automobile. Dans mon usine Stellantis, à Poissy dans les Yvelines, qui assemble l’Opel Mokka, nous sommes 2 500 salariés. La direction n’a pas annoncé de fermeture, mais, après des mois de rumeurs et de démentis, elle a avoué fin mai qu’elle était bien en négociation pour la vente d’une partie du terrain de notre usine au PSG pour en faire une sorte de PSG-Land.

Le 15 avril, nous avons fait deux débrayages réussis qui ont paralysé la production, des débrayages faits en commun avec des sous-traitants internes au site. Et ça, c’était vraiment génial ! Un comité de mobilisation a été créé, ouvert à tous, aux syndiqués et non-syndiqués, indépendant des syndicats. C’est, nous l’espérons, l’embryon d’un futur comité de grève où les travailleurs dirigeront eux-mêmes leur lutte.

Nos revendications sont : Non à la fermeture, imposons des garanties – indemnité de licenciement correcte, préretraite, formation, reclassement en interne du groupe ou en externe… Nous avons des liens aussi avec les usines sous-traitantes directes du Bassin parisien, du Nord et de Normandie qui risquent de fermer en même temps que nous : Forvia, Lear, Mc Synchro, OP Mobility.

Il faut aller chercher des alliés, chez un maximum de travailleurs, partout. Nous, les Stellantis, nous devrions nous fixer comme objectif d’aller par exemple prendre contact avec les ouvriers d’Arcelor-Mittal. De manière générale, il faut se coordonner avec un maximum de travailleurs, et le faire contre la bureaucratie syndicale qui se refuse à en prendre l’initiative. C’est un des éléments indispensables pour que l’ensemble du prolétariat rétablisse un rapport de forces favorable et gagne contre la bourgeoisie. »

Maria : « Ce qui nous lie, entre révolutionnaires »

« Comme l’a décrit Ken, des salariés confrontés à des plans de licenciement massifs, se battent au pied du mur et de manière isolée alors qu’il faudrait un plan de lutte collective à une tout autre échelle pour répondre aux attaques répétées du patronat et du gouvernement. La principale responsabilité de cette situation incombe aux organisations réformistes qui prétendent encore représenter le mouvement ouvrier : les partis de la gauche, mais aussi les directions syndicales, engluées dans la collaboration de classe avec le patronat et le gouvernement.

À nous, révolutionnaires, d’œuvrer à résoudre le problème de notre émiettement. L’aspiration à l’unité qui existe dans les classes populaires, au lieu d’être incarnée par des formes illusoires comme le NFP, pourrait l’être dans des formes d’apparition commune de l’extrême gauche. Sous forme d’un pôle des révolutionnaires.

Chercher à intervenir ensemble dans des mouvements de grève quand c’est possible, dans des mouvements et manifestations, même petits, comme les manifestations contre le massacre à Gaza, ou encore, qui sait, à une brève échéance faire campagne contre la militarisation croissante ou réagir ensemble contre des attaques menées contre le travailleurs : autant de points communs qui, aujourd’hui, face aux multiples manifestations de la barbarie impérialiste dans le monde, nous lient entre nous, révolutionnaires communistes et internationalistes.
Prolétaires de tous les pays, unissons-nous… et les révolutionnaires qui le prônent, eux aussi ! »

Gael : « Sortons des conclaves ! … Il n’y aura pas d’échappatoire à l’affrontement, à la grève, aux manifestations, aux occupations… »

« […] Face à un Retailleau, qui, depuis le 30 avril, veut dissoudre des organisations comme Urgence Palestine, il faut que nous soyons capables de faire bloc. Ils tablent sur les divisions dans notre camp ; ils veulent nous diviser par le racisme et même l’islamophobie d’État. Mais, avec cette politique raciste, islamophobe, ils arment des criminels ! Les 57 coups de couteau portés contre Aboubakar Cissé dans une mosquée, ils en partagent la responsabilité. Les cinq balles tirées par un supporter du RN et qui ont tué Hichem Miraoui, ils en partagent la responsabilité.
Pendant ce temps-là, les bons patrons français continuent à licencier, à exploiter. À réprimer aussi. Comme dans le cas des cinq postiers du 92 : nous passons en procès le 12 juin, onze ans après les faits ! Parce que nous combattions pour que des collègues au statut précaire soient titularisés à La Poste. Parce que nous combattions les réorganisations qui suppriment des emplois et détériorent les conditions de travail. Nous sommes allés au siège de La Poste le 13 février 2014 pour exiger l’ouverture de négociations. Onze ans après, on nous dit : C’est de la violation de domicile !

Nous voulons faire du 12 juin, à 12 heures, Porte de Clichy, au tribunal de Paris, l’occasion pour tous ceux et toutes celles qui, aujourd’hui, parce qu’ils combattent une guerre coloniale, parce qu’ils combattent l’extrême droite comme La Jeune Garde, parce qu’ils se battent, dans les entreprises, contre les licenciements, contre les restructurations, faire du 12 juin l’occasion donc de ne pas apparaître comme des victimes ! Si nos adversaires sont à l’offensive, c’est parce qu’ils nous craignent ! Ils ne sont pas si puissants. Il n’y aura pas d’échappatoire à l’affrontement, à la grève, aux manifestations, aux occupations.

Le 12 juin, nous ne vous invitons pas à être simplement solidaires, mais à combattre pour votre classe, celle des travailleurs et des travailleurs, celle qui fait tout tourner, tout fonctionner et qui doit enfin tout décider. »