Nos vies valent plus que leurs profits

Transports en commun lyonnais : les bus donnent de la voix, empruntons tous la voie des bus !

Cela faisait quelques années que les conducteurs de bus des TCL bus n’avaient plus exprimé leur colère quant aux salaires et aux conditions de travail de manière aussi visible. Dans le cadre des NAO, suite à la proposition révoltante d’une augmentation de 1 % de la part de la direction de Keolis Bus Lyon, la grève ce 23 juin a permis de poser des jalons pour de futurs mouvements encore plus larges. Le matin, on comptait entre 1000 et 1200 grévistes (pour 3500 salariés), dont quelques centaines se sont retrouvés à l’appel de l’intersyndicale au pied du siège social de Keolis et des bureaux du Sytral, l’autorité organisatrice de la mobilité pour le Grand Lyon.

Les motifs de colère étaient nombreux, au-delà des seuls salaires : climatisations défectueuses ou manquantes par ces fortes chaleurs, matériel roulant tant bien que mal du fait de la pénurie de mainteneurs, amplitude horaire croissante avec multiplication des coupures non-payées…

Le tout ne s’étant pas amélioré avec l’allotissement : au début de l’année, suite à une décision du Sytral, l’exploitation du réseau a été divisée en deux, pour Keolis les bus et pour une filiale de la RATP, RD Lyon, le « mode lourd » (trams, métros, funiculaires). Les conducteurs ont porté leurs revendications jusqu’au siège de la métropole pour faire pression sur les élus écologistes, responsables de cette politique. Des élus les Républicains, tout à leurs tentatives de récupération politique, sont venus quémander la sympathie des grévistes en vue des futures élections… Sans commentaire !

Même s’il n’y a pas eu d’assemblée générale pour discuter collectivement de la suite du mouvement, des grévistes ont malgré tout montré leur détermination à continuer la lutte en septembre si les négociations n’aboutissaient pas comme espéré. Les conducteurs de bus ne veulent pas rester seuls dans leur coin ! La nécessité de lutter de façon coordonnée avec le mode lourd dont certains travailleurs ont fait grève le 5 juin est revenue de nombreuses fois dans les discussions, car les conditions de travail ainsi que les salaires y sont tout aussi insuffisants. Une délégation du mode lourd était justement venue prêter main-forte, qui a été bien remarquée et grandement saluée ! Tout l’enjeu des prochaines semaines va donc être de se coordonner, de faire bloc derrières des revendications communes afin d’arracher notre dû ! Une journée encourageante qui annonce une rentrée de lutte !

24 juin 2025, Correspondants

 

Pour voir une vidéo sur la grève, suivre ce lien