
La quasi-totalité des États de la planète couvrent les guerres d’Israël. Les grandes puissances impérialistes en sont les commanditaires, elles qui ont transformé l’État sioniste en garnison militaire pour leurs propres intérêts. Aucun État arabe n’a levé le petit doigt pour le peuple palestinien – au contraire la Jordanie, l’Égypte, l’Arabie saoudite ou les Émirats ont rendu de fiers services à Netanyahou. Mais les peuples du monde, eux, sont sans conteste révoltés par le génocide. Le mouvement de solidarité s’amplifie.
Aux États-Unis, les pancartes pro-palestiniennes étaient nombreuses dans les manifestations anti-Trump du samedi 14 juin. Le même jour, à La Haye aux Pays-Bas, siège de la Cour pénale internationale, 150 000 personnes ont défilé, imitées par leurs voisins bruxellois. Le 21 juin, plus de 30 000 personnes se sont rassemblées à Berlin, où pourtant toute critique à l’égard du gouvernement israélien est disqualifiée, voire sévèrement réprimée, sous l’accusation d’antisémitisme. L’attitude va-t-en-guerre du chancelier Merz qui a élégamment indiqué qu’Israël et les États-Unis « faisaient le sale boulot » en agressant l’Iran, a été vilipendée.
Le mois dernier, des milliers de militants de pays arabes et européens ont convergé au Caire pour briser le blocus de Gaza. C’est le dictateur égyptien Al-Sissi qui a fait le sale boulot de réprimer ces manifestations. Mais cette expérience a renforcé les liens internationaux entre militants, comme l’attestent des camarades trotskistes égyptiens et une militante féministe algérienne.
Renforcer le nombre et le caractère de classe de ces mobilisations
En France aussi le mouvement a grandi depuis les rassemblements spontanés du lundi 9 juin en réaction à l’arraisonnement de la flottille jusqu’aux manifestations massives du samedi 14 juin. Face à cette remontée, les cas les plus pendables de répression ont été suspendus ou reportés comme la dissolution d’Urgence Palestine ou le procès pour « apologie du terrorisme » intenté à Anasse Kazib, porte-parole de l’organisation trotskiste Révolution permanente.
Le refus des dockers de Fos-sur-Mer, de Gênes puis de Tanger de charger des conteneurs d’armes à destination d’Israël a résonné particulièrement dans toutes ces mobilisations. Oui, la classe ouvrière a ce pouvoir de briser concrètement l’implication directe des grandes puissances dans le génocide et l’agression contre l’Iran. La poursuite de mobilisations massives et déterminées est indispensable pour encourager et organiser ces actions décisives.
23 juin 2025, Raphaël Preston