
Le 7 juillet, pour la troisième étape du Tour de France, des traminots de Valenciennes, la ville de départ, ont fait grève pour leurs salaires et conditions de travail. Le même jour, sur la ligne d’arrivée à Dunkerque, des sidérurgistes d’ArcelorMittal ont manifesté contre les suppressions d’emplois. L’action d’un militant pro-palestinien à la fin de la onzième étape à Toulouse a été notable : il a couru les derniers mètres avec un T-shirt « Israël hors du Tour » avant de se faire maîtriser par la sécurité.
Le Tour est un événement populaire, qui draine des millions de fans sur le bord des routes. Des militants en profitent donc pour faire connaître leur combat : c’est même une tradition du Tour, au même titre que la caravane publicitaire à laquelle participe d’ailleurs depuis l’après-guerre La Vie ouvrière, le journal de la CGT. Mais ce n’est pas cette tradition-là qui intéresse responsables et diffuseurs de la compétition.
Sur l’action du militant pro-palestinien, le seul mot qu’a eu le journal L’Équipe, possédé par le groupe Amaury, également organisateur de l’épreuve, a été pour dire que la sécurité de l’équipe Israël-Premier Tech était assurée… sans développer sur son propriétaire, Sylvan Adams, soutien de Netanyahou. Sur France Télé officient Laurent Jalabert, pour qui l’idée de « grève » se réduit à celle qu’il avait organisée lors du Tour 1998 contre les contrôles anti-dopage, et Franck Ferrand, historien de CNews, spécialisé dans les châteaux forts et les couvents.
Mais le vélo comme le combat politique sont des affaires d’endurance, jusqu’à une attaque bien placée qui force toutes les caméras à ajuster leur angle de vue !
Bastien Thomas