En France, 4,2 millions de personnes vivent sans logement stable ou dans la précarité, dont 350 000 sans domicile fixe, parmi lesquelles près de 3 000 enfants. Pendant ce temps, les loyers explosent et des milliers de familles sont laissées sur le carreau.
Airbnb, un jackpot pour les bailleurs privés
En 2025, il n’est pas rare que la location à la nuit rapporte deux fois plus qu’un bail classique : 11 200 euros en moyenne contre 6 200 euros pour une location longue durée. Dans les grandes villes françaises, la location touristique grignote jusqu’à 8 % du parc locatif privé, ce qui réduit d’autant l’offre disponible pour les habitants. Cette raréfaction tire les loyers vers le haut et aggrave la pénurie. Résultat : les classes populaires sont chassées vers la périphérie, forcées de faire des kilomètres pour se rendre au travail.
Se loger : un cauchemar de chaque rentrée pour les étudiants
Avec des annonces qui disparaissent en quelques heures et des loyers étudiants en hausse de près de 5 % sur un an, dénicher une simple chambre est devenu un vrai parcours du combattant. Dans certaines villes, une annonce peut attirer plus de 1 000 demandes en quelques jours ! Quant au Crous, pourtant conçu pour loger les étudiants modestes, il ne couvre que 10 % des besoins et celui de Paris a récemment annoncé une augmentation des loyers de 3,26 %. Entre les files d’attentes interminables, les colocations de fortune et la flambée des loyers, il ne reste plus qu’à choisir entre payer son loyer… ou se nourrir !
Et si on réquisitionnait les logements vacants ?
En 2025, plus de trois millions de logements restent vides, parfois parce que les propriétaires manquent de moyens pour l’entretien, mais souvent par choix marchand de propriétaires qui, eux, auraient parfaitement les moyens de mettre ces logements dans le parc locatif ! Il existe bien une taxe sur les logements vacants, mais elle est facile à contourner puisqu’elle ne s’applique qu’aux logements vacants vides. Réquisitionner les logements habitables est une urgence. Les préfectures et les municipalités disposent déjà légalement des moyens pour agir, mais font rarement preuve de la volonté politique nécessaire pour le faire. Lorsqu’elles appliquent le peu que la loi permet en la matière, il est fréquent que les tribunaux annulent les réquisitions.
Martin Eraud