Nos vies valent plus que leurs profits

Sarkozy, Bolloré, Hidalgo, Dati et les autres

Depuis la condamnation de Sarkozy à la prison ferme, un vent glacial souffle entre lui et Bolloré. Leur idylle était pourtant sans taches jusque-là : je te file quelques coups de main quand je suis président pour que ta fortune, en particulier en Afrique, croisse et se multiplie et, juste retour des bienfaits, tu me donnes un poste d’administrateur du groupe Lagardère quand je ne le suis plus. Mais voilà qu’une condamnation pour « association de malfaiteurs » survient, et ça ne fait pas de la bonne pub. Le malheureux Sarkozy, du coup, n’est plus « quasiment la famille ». Il se murmure même à la direction du groupe que « c’est à lui de démissionner ». Mais une petite fâcherie entre gens du même monde, ça peut toujours s’arranger…

À la ville de Paris, les couteaux sont tirés : les municipales approchent. La maire, Anne Hidalgo, a été ulcérée que soient révélées ses notes de frais. Il est vrai que ce n’est pas triste : plus de 200 000 euros en quatre ans, repas dans les grandes tables parisiennes, apéritifs au champagne, dépenses en chocolats, robes de grands couturiers, et on en passe. La riposte ne s’est pas fait attendre et elle a dégainé à son tour en dévoilant les « frais engagés par les maires d’arrondissement », « dans un souci constant de transparence et de responsabilité », a-t-elle assuré. On trouve là aussi repas dans de grands restaurants, caisses de champagne, et bien sûr, des vêtements. À l’étonnement général, la principale rivale d’Anne Hidalgo, Rachida Dati, apparaît comme la plus économe… à condition bien sûr d’oublier ses bijoux cachés au fisc et ses petits arrangements à 900 000 euros avec Renault !

Bref, quand un coin du voile se lève, ces politiciennes, politiciens et affairistes se montrent tels qu’ils sont : intransigeants en paroles sur la morale et le droit, pourfendeurs de la délinquance, mais n’oubliant jamais de se servir au passage, légalement… ou non. Un spectacle peu ragoutant.

Michel Grandry