Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui vient d’être présenté le 14 octobre, est une déclaration de guerre sociale.
7 milliards d’économies sur la santé
La progression des dépenses d’assurance maladie – et donc le budget des hôpitaux – serait limitée à l’extrême : 1,6 % (contre 3,6 % en 2025). Alors que les seuls besoins démographiques nécessiteraient au moins 5 %. Concrètement : encore plus de sous-effectif, de lits fermés, de manque de matériel, d’attente aux urgences… Le projet prévoit aussi de limiter la durée des arrêts de travail (quand il s’agit d’une primo prescription) à 15 jours en ville et à 30 jours à l’hôpital. Par ailleurs, Lecornu reprend certaines annonces de Bayrou, à l’instar du doublement des franchises médicales, c’est-à-dire le reste à charge des assurés sur les médicaments, transports sanitaires, ou consultations médicales.
Gel des pensions et prestations sociales
Et le projet ne s’arrête pas là. Il va jusqu’à prévoir le gel de l’ensemble des pensions de retraite de base en 2026. Et de sous-indexer les pensions (par rapport à l’inflation) de 0,4 %, à partir de 2027. Quant à l’abattement de 10 % sur les retraites, il devrait être remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Enfin, le texte prévoit carrément le gel de toutes les prestations sociales en 2026, comme les allocations familiales par exemple.
Lecornu 2, la « rupture » ? Oui, en pire.
Sommaire du dossier
- Les 80 ans de la Sécu
- 1850, 1880, 1930 ou 1945 : La sécurité (sociale) de l’État bourgeois avant tout
- Santé, retraites : Lecornu annonces des économies massives
- Dégradations des droits des usagers – Les travailleurs de la Sécu racontent…
- Augmenter le salaire net en réduisant le brut ?
- Exonérations de cotisations : le grand détournement
- Le prétendu « trou de la Sécu » : faire les poches des travailleurs pour renflouer les riches
- Les honoraires des médecins explosent… La faute à qui ?