
Mercredi 16 octobre, une vingtaine de salariés et de militants syndicaux se sont rassemblés devant le magasin Auchan d’Illkirch, près de Strasbourg, pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et contre le plan de suppression de plus de 2 300 postes dans tout le pays annoncé par la direction.
Ce plan social a été annulé par le tribunal administratif de Lille, mais chacun sait que la direction cherche malgré tout à sabrer dans les effectifs par d’autres moyens. Les salariés constatent déjà la pression accrue sur les équipes, le sous-effectif chronique et les tentatives de pousser certains à la faute pour justifier des licenciements. En deux ans, le site est passé d’environ 500 à 430 salariés, et la réorganisation prévue – qui fera passer la surface du magasin de 14 000 à 9 000 m² – pourrait encore faire tomber les effectifs à 300.
Les grévistes dénoncent non seulement les projets de la direction, mais aussi la détérioration bien réelle de leurs conditions de travail : le sous-effectif constant, le surmenage, la pression exercée par la direction, les méthodes de management toxique et les salaires de misère. Pour citer les mots d’une gréviste : « Normalement tu bosses pour vivre mais là tu te tues pour survivre. »
Dans le même temps, la famille Mulliez, principal actionnaire d’Auchan, figure parmi les plus grandes fortunes de France avec plus de 25 milliards d’euros. Le groupe a réalisé 33 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et a bénéficié d’au moins 500 millions d’euros d’aides publiques (CICE) depuis 2013. L’argent existe pour augmenter les salaires et embaucher du personnel et c’est bien le travail des salariés qui crée la richesse du groupe.
À Auchan comme partout, organisons-nous pour interdire les licenciements, défendre nos emplois et reprendre sur les immenses profits que nos patrons accumulent sur notre dos !
Correspondant