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Sanctions contre la Russie : Trump continue à dealer pour les oligarques américains

Dernier revirement de Trump face à la Russie. Le 22 octobre, il a annoncé de nouvelles sanctions contre les compagnies pétrolières Rosneft (entreprise d’État) et Lukoil (entreprise privée), qui représentent la moitié des exportations de pétrole russe.

En réaction, Poutine a procédé à des tirs de missiles balistiques dans la région du Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe, à quelques encablures de la frontière Pacifique avec les États-Unis. Une semaine avant, plus chaleureux, Kirill Dmitriev, chef du Fonds souverain russe, imaginait la construction d’un tunnel sous le détroit de Béring pour relier les deux pays…

Gros lot pour les pétroliers américains

Les pitreries sont évidemment devenues la marque de la politique étrangère de Trump, un type de dirigeant bourgeois dégénéré. Mais sous ces flottements – un jour je déroule le tapis rouge à Poutine, le lendemain j’annule une rencontre à Budapest et je pars pour la Chine –, cette politique reste dictée par les lois du capital et les besoins de l’impérialisme.

Rien à voir avec un quelconque soutien au peuple ukrainien agressé par l’impérialisme. Poutine et Trump, en bons dirigeants impérialistes, sont tout à fait disposés à s’entendre pour se partager les richesses de l’Ukraine et Trump est prêt à sacrifier le peuple ukrainien pour dealer avec Poutine des parts de l’exploitation de l’immense territoire russe.

Mais si les États-Unis peuvent profiter de l’occasion pour exporter davantage de gaz et de pétrole sur les cinq continents, Trump ne s’en privera pas : l’annonce de ces sanctions tombe au moment même où la Maison-Blanche revoit ses accords commerciaux avec l’Inde, un des pays qui continuent à acheter très officiellement du pétrole russe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les exportations d’hydrocarbures des États-Unis ont atteint des records historiques, notamment en Europe.

Propriété privée, pas touche !

De leur côté, les États européens, réunis dans l’autoproclamée « coalition des volontaires », (dont Macron se voudrait le chef), ont discuté de nouvelles livraisons d’armes de longue portée à l’Ukraine. Comment l’Ukraine paierait-elle ? Grâce à un « prêt », éventuellement appuyé sur l’utilisation d’avoirs russes gelés aujourd’hui en grande partie dans une société financière belge, Euroclear. Mais la « coalition » a volé en éclat, car le Premier ministre et les banquiers belges directement impliqués ont argué du cadre juridique trop flou encadrant la confiscation de ces avoirs. Pas touche à la sacro-sainte propriété privée ! Les impérialistes européens continueront à faire payer à la population ukrainienne, plutôt qu’aux banquiers russes, les armes qu’ils livrent à Zelensky.

27 octobre 2025, Aurélien Perenna