Plus de 80 personnes étaient réunies mardi 18 novembre à Grenoble pour une première réunion publique, avec pour thème « pourquoi faut-il une liste révolutionnaire aux municipales ». Des salariés du social, de l’énergie, de l’Éducation nationale, mais aussi des étudiants et des travailleurs de la métallurgie ont rempli la salle municipale réservée pour l’occasion, dans une ambiance conviviale et combative.
La lutte des classes, c’est partout et tout le temps
La soirée avait pourtant mal commencé. Une assemblée de copropriétaires occupait la salle et avait pris du retard dans ses travaux. Plutôt que de la libérer et de permettre le respect du planning de réservations, ils ont choisi de s’y enfermer, afin de pouvoir finir leurs discussions de proprios. Les militants et sympathisants attendaient donc dans le calme tout en échangeant quelques blagues sur le comique de cette situation. Des propriétaires de logement qui bloquent et empêchent une réunion de ceux qui revendiquent la réquisition des logements vides et l’expropriation des plus riches. Comble du ridicule, ces tenants de la petite propriété privée ont fini par faire appel à la police qui est venu vérifier…que personne n’était séquestré !
La réunion a donc commencé en retard par une illustration de la lutte des classes. Illustration renforcée par la première intervention, celle des salariés grévistes de Mvélo+.
« Le patron de mon patron c’est Keolis »
En grève reconductible depuis une semaine, elles et ils ont raconté les motifs et le sens qu’ils donnent à leur grève. Sous les applaudissements, ils ont parlé de leurs conditions de travail, du manque d’outils pour réaliser leur boulot, des bénéfices toujours plus importants de leur boite alors que leurs salaires stagnent. Ils ont insisté sur les cinq jours de carence qu’ils subissent lors des arrêts maladie mais aussi sur leur volonté de lutter contre la fin des abonnements solidaires imposée par leur direction. Embauchés par Cykleo, filiale du géant du transport Keolis dans le cadre d’appel à projet du SMMAG (Syndicat mixte de mobilité de l’aire grenobloise, financé principalement par Grenoble Alpes métropole), les salariés dénoncent le rôle des différents acteurs qui se renvoient tous la balle en jouant le pourrissement de la situation. Les questions des transports gratuits et de l’écologie étaient la lame de fond de leur intervention.
Pas de promesses électorales, même raisonnables
Noémi Mondon, candidate sur la liste du NPA-R a ensuite pris la parole pour revenir sur la situation politique en France et dans le monde, tout en expliquant la logique politique des militants communistes révolutionnaires dans cette campagne électorale. Changer la société, arracher le pouvoir au patronat pour le remplacer par un pouvoir ouvrier, celui de la majorité de la population. Notre projet de société s’inscrit dans les propositions de Marx, Lénine et Trotski : une société sans classes et sans frontières, une société sans exploitation ni oppression. Le chemin pour y arriver s’inspire lui tant des grands mouvements sociaux ou de la révolution russe que des révoltes actuelles de la GenZ. Voter ne suffira pas, mais les bulletins de vote pour notre liste permettront d’envoyer un message d’espoir, de lutte contre la résignation et de confiance envers notre camp social, la classe ouvrière et la jeunesse.
Des élus anticapitalistes et révolutionnaires ?
Baptiste Anglade, tête de liste et figure locale des mobilisations, a conclu ces introductions par une allocution dynamique. Porter la voix des travailleurs et des jeunes révoltés par ce système, permettre aux idées révolutionnaires et à la dignité des salariés de faire immersion lorsque se pose la question du pouvoir, de qui dirige la société et au service de quels intérêts de classe. Une responsabilité importante des militants du quotidien que sont les militants du NPA-R. « Militer avant, pendant et après les élections » a été le refrain de ce discours.
Il a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une candidature de témoignage mais, au contraire, d’une candidature permettant de rendre les coups à nos ennemis comme à nos adversaires. Face à la droite d’Alain Carignon, ancien maire condamné pour corruption et sans s’en remettre aux candidats issus de la majorité municipale sortante, qu’ils soient écologistes, socialistes ou insoumis, et qui ont appliqué une politique d’austérité en fermant des bibliothèques, des maisons de retraites, des MJC. Les mêmes qui n’ont pas réquisitionné les logements vides et qui permettent encore des expulsions cette semaine dans le quartier ouvrier de la Villeneuve.
Si des militants anticapitalistes et révolutionnaires étaient élus, ils seraient sur les piquets de grève comme ils le font déjà aujourd’hui, inviteraient les travailleurs mobilisés aux conseils municipaux pour soutenir leurs revendications, participeraient aux réquisitions pour mettre les familles sans toit à l’abri, visibiliseraient les combats internationalistes comme ceux contre la répression. En bref, elles et ils seraient des points d’appuis pour les mobilisations, pour servir les intérêts des exploités et des opprimées.
Une campagne pour faire de la politique
Le débat avec la salle a porté sur la question des licenciements, de la visibilisation des mobilisations comme de leur jonction ainsi que sur l’actualité du colonialisme et du patriarcat. Une autre interrogation portait sur le nombre de candidats nécessaires pour valider la candidature et sur ce que cela impliquait pour les participants.
Les militants du NPA-R ont promis de futurs échanges sur des sujets aussi divers que la gratuité des transports, le logement, la solidarité avec la Palestine et ont invité tous les participants à cette réunion à mener cette campagne avec elles et eux.
Rendez-vous est donc pris pour des distributions de tracts, des collages d’affiches et des séances de porte à porte afin de continuer sur cette belle lancée.
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Correspondant
