
Les 7 et 8 décembre, lors du Forum de Doha 2025, organisé par la monarchie pétrolière du Qatar, des pays arabes ont demandé à Trump d’intervenir dans la mise en œuvre de son soi-disant « plan de paix » et Netanyahou prévoit un nouveau voyage aux États-Unis, à la fin du mois, pour préparer la deuxième phase de ce plan.
La première phase prévoyait l’instauration d’un cessez-le-feu qui n’a, de fait, jamais été respecté par l’armée israélienne. Depuis sa signature par Israël et le Hamas, le 10 octobre, au moins 373 Palestiniens ont été tués et 970 blessés.
Il était aussi prévu que l’armée israélienne, tout en continuant à occuper 58 % de la bande de Gaza, se retirerait au-delà d’une « ligne jaune ». Cette ligne de démarcation imaginaire décidée par l’armée israélienne n’est le plus souvent même pas matérialisée et toute personne qui la franchit, parfois sans le savoir, est considérée comme un « terroriste » et est systématiquement abattue par les drones ou les snipers israéliens. C’est ce qui est arrivé, à la fin du mois dernier à Fadi Abu Assi et à son frère Jumaa, âgés de 10 et 12 ans, qui avaient franchi la ligne, située à quelques centaines de mètres derrière leur maison, pour ramasser du bois. Selon le porte-parole de l’armée : « Deux suspects avaient franchi la ligne jaune et approché les forces d’une manière qui représentait une menace immédiate. L’armée a neutralisé les suspects afin d’éliminer la menace. »
Alors que cette ligne jaune est censée être un repli provisoire, avant un retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza, un haut responsable de l’armée a déclaré qu’elle constituait désormais « la nouvelle frontière d’Israël ».
Les destructions d’habitations et d’infrastructures n’ont jamais cessé, à l’intérieur comme à l’extérieur de cette ligne jaune, dans le but de rendre totalement inhabitable la bande de Gaza et forcer les Palestiniens à partir (quoi qu’en dise le « plan de paix », qui prétend « garantir » aux Palestiniens le droit d’y vivre).
Le passage de Rafah, principal point d’entrée pour les camions humanitaires n’a jamais été remis en service et Israël dit qu’elle est prête à le rouvrir, mais uniquement pour permettre la sortie des Palestiniens de la bande de Gaza : un aller simple, sans retour !
Pendant ce temps, les dirigeants d’entreprises américaines font déjà le voyage à Tel Aviv pour préparer la reconstruction, sur moins de la moitié du territoire de la bande de Gaza de « communautés sûres » : des ghettos, pour une petite minorité de Palestiniens autorisés à y vivre… Guerre ou non, les affaires doivent reprendre.
Netanyahou et l’extrême droite israélienne affirment qu’ils n’autoriseront jamais l’existence d’un État palestinien, mais le soi-disant plan de paix de Trump, approuvé par ses alliés occidentaux, lors d’un vote au Conseil de sécurité de l’ONU, s’il fait référence à un lointain et incertain État palestinien, prévoit l’administration de la bande de Gaza (où de ce qu’il en resterait) par une « force internationale de stabilisation », une mission militaire dont on ignore qui en ferait partie, autant dire un nouveau mandat colonial pour la Palestine.
Quant à la Cisjordanie, où les destructions, les violences des colons et l’expropriation des Palestiniens se poursuivent chaque jour, et dont le Parlement israélien a voté en faveur de l’annexion, il n’en est même pas question.
Thierry Flamand