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Plus que jamais : « justice pour Doris » !

Le 23 mars 2023, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Rouen, notre collègue Doris, AESH et syndicaliste, avait eu le pouce arraché après avoir été touchée par une grenade assourdissante GM2L tirée par les policiers déployés en bas de la rue Jeanne d’Arc. On a appris il y a quelques semaines que l’actuel procureur de la République de Rouen avait classé l’affaire en avril dernier estimant que la police avait fait un « usage nécessaire et proportionné d’une arme ». Peu importe pour cette justice de classe que, ce jour-là, aient été tirées sept de ces grenades GM2L, classées « matériel de guerre » et mises en service en 2020 en remplacement de la GLI-F4, elle-même retirée de l’arsenal des forces de l’ordre après le tir mortel contre Rémi Fraisse à Sivens. Peu importe que des dialogues entre policiers aient été enregistrés montrant une volonté de « faire déguerpir » les manifestants par l’usage de ces armes. Si on précise que l’essentiel de l’enquête a été dirigé par l’ancien procureur de Rouen, Frédéric Teillet désormais en poste à Rennes et récemment pointé du doigt pour son inaction dans le dossier de l’exploitation des vidéos de caméras-piétons de gendarmes à Sainte-Soline, on boucle la boucle : Doris mutilée à vie et impunité pour l’État bourgeois. De notre côté, on n’oubliera pas, on ne pardonnera pas.

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