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Loi de réhabilitation pour les femmes ayant avorté : une reconnaissance bien tardive

Le Parlement a adopté à l’unanimité une loi mémorielle pour réhabiliter les femmes condamnées pour avortement avant la loi Veil de 1975. Cette loi reconnaît la responsabilité de l’État dans les souffrances infligées à des milliers de femmes avant la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Plus de 11 660 personnes ont été condamnées entre 1870 et 1975 pour avoir pratiqué ou eu recours à une IVG. À la fin du 19e siècle, une femme ayant avorté, et toute personne l’ayant aidé, était passible de la peine de mort. Une pratique remise au goût du jour et en pratique par le régime de Pétain (1940-1944) avec l’appui enthousiaste de l’extrême droite et de l’Église catholique. Avant 1975, des dizaines de milliers de femmes avortaient chaque année dans la clandestinité souvent au risque de leur vie. Reconnaitre aujourd’hui leurs souffrances est un minimum mais qui vient bien tard. Et il y a encore beaucoup à faire pour que la société accepte la liberté sexuelle et reproductive de la femme comme un droit inaliénable.