
En grève le 18 décembre ! »
Tract d’entreprise (Deutsche Bahn Regio et S-Bahn)
du RSO (Revolutionär Sozialistische Organisation), du 23 décembre 2025
Comme si nous n’avions pas été déjà assez stressés avant Noël, le SPD et la CDU en remettent une couche. Le ministre des Finances, Klingbeil, annonce de nouvelles mesures d’austérité, sur un ton menaçant : « Tout le monde les sentira passer, les économies que nous faisons. » Tout le monde sauf Rheinmetall, VW (Volkswagen), Siemens et leurs actionnaires. La ministre de l’Économie, Reiche, invoque de nouvelles restrictions en matière de protection contre le licenciement, des horaires de travail plus longs et un âge de départ à la retraite plus élevé afin de « relancer l’économie ». Remplaçons « économie » par son sens réel : les profits des entreprises et la fortune des riches familles d’actionnaires – ce sera plus honnête. Ces politiciens prennent Noël et ses cadeaux au sérieux : ceux qui ont beaucoup doivent recevoir encore plus ! C’est le dicton à leur sauce !
Mais la liste de souhaits des patrons ne réduit pas à mesure qu’ils sont satisfaits. Au contraire : moins il y a de résistance, plus les exigences patronales deviennent effrontées et plus l’exploitation est dure. De leur côté, les dirigeants syndicaux sont en service minimum. Des millions de salariés sont organisés, des milliers ont déjà fait grève dans la fonction publique, mais au lieu d’en appeler à de sérieuses mobilisations contre la politique du gouvernement, on a droit à des groupes de travail et autres campagnes d’affichage. C’est à peu près aussi efficace que de chanter l’Alléluia à Noël à l’église.
Le débat sur la guerre et le réarmement est tout aussi trompeur. Le service militaire obligatoire et la militarisation sont présentés comme une politique de paix. Aussi absurde que dangereux. En fait, on veut nous faire croire qu’il serait normal que des jeunes reviennent chez eux dans des cercueils recouverts du drapeau allemand. Morts pour des intérêts géopolitiques et économiques ! La manifestation de 55 000 jeunes le 5 décembre contre le service militaire obligatoire, organisée dans les écoles, souvent contre la volonté des directions d’établissement, n’en a été que plus remarquable. 55 000 jeunes contre quelques centaines au Bundestag. Qui est la majorité ?
Les intérêts des classes populaires sont fondamentalement opposés à ceux des grandes entreprises, de l’État et des familles super riches comme Porsche-Piëch, Schwarz ou Kühne, dont les fortunes ne cessent de croître. Oui, la situation est grave. La résignation n’est pas une option. Quelle serait la meilleure voie à suivre pour les travailleurs, les jeunes et les anciens ? La colère envers les partis dits « du centre » est justifiée. Mais attendre passivement qu’un autre parti fasse mieux ne résoudra pas les contradictions du capitalisme et ses crises, et ne fera finalement que renforcer l’AfD, qui n’a pas davantage de réponse sociale parce qu’elle ne veut pas davantage s’attaquer au patronat des grandes entreprises. Ce dont on a besoin, c’est que la classe ouvrière s’organise et prenne confiance en elle. On sait ce qu’on veut : pas de licenciements, au moins 600 euros de salaire en plus, une retraite complète à 60 ans, des crèches bien équipées, des services sociaux… On doit défendre ces revendications avec autant de détermination que les patrons défendent leurs profits, pour notre part dans la rue, dans les entreprises, dans les syndicats.
Il y a des signes d’espoir : les grèves chez Lieferando contre l’externalisation, les mobilisations d’élèves contre le service militaire obligatoire. À Berlin, à la journée de grève des travailleurs sociaux pour la convention collective des Länder, se sont joints des collègues d’organismes privés qui n’étaient pas officiellement appelés mais se sont regroupés, sans syndicats, et ont fait grève. En unissant leurs forces, 150 collègues se sont mobilisés pour une action en fait illégale en faveur de meilleures conditions de travail et contre les coupes budgétaires dans le travail social. Ces luttes, même si elles sont encore modestes, donnent une idée de ce qui est possible lorsque les travailleurs et travailleuses s’organisent. Alors, c’est parti pour la nouvelle année ! Ensemble dans la rue, ensemble pour donner de la vitalité et de la force aux grèves à venir – de manière autonome, solidaire, par la base ! Bouger fait du bien. Et c’est nécessaire.