Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé « l’échec » de la communauté internationale à « protéger » les civils des conflits armés. En 2022, les Nations unies ont enregistré au moins 16 988 décès de civils dans 12 conflits armés, en hausse de 53 % par rapport à 2021. Et sans doute ces chiffres sont largement sous-estimés. Il faut noter que parmi les membres du Conseil de sécurité figurent des représentants de toutes les grandes puissances directement ou indirectement responsables de ces conflits. Ce qui n’a pas empêché l’ambassadeur de France, Nicolas de Rivière, de se lamenter sur « le bilan accablant » et « la très forte hausse en 2022 du nombre de civils tués dans les conflits armés ». Il a fustigé « les violations du droit international humanitaire » telles que celles « commises par la Russie en Ukraine et […] par le groupe Wagner, notamment en République centrafricaine et au Mali ». En oubliant celles commises par l’armée française au Sahel ou les massacres auxquels se livrent sans retenue ses alliés saoudien ou égyptien dans des pays comme le Yémen ou le Soudan. Une façon parfaitement hypocrite de se donner bonne conscience à bon prix. Et ça Guterres ne peut l’ignorer.