Depuis des mois, voire des années, le site Cenexi de Fontenay-sous-Bois qui emploie environ 600 salariés, fonctionne mal. Les équipements sont d’un autre temps et aucun investissement n’est fait : la plupart des machines datent du rachat du site à Roche en 2004. Le patron préfère avoir recours à une méthode plus rentable : aux salariés de se débrouiller, de contourner les protocoles, de compenser le manque de postes, de s’adapter pour que l’usine tourne ! Un manque d’investissement déjà condamné par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui a posé une injonction de mise aux normes.
Depuis janvier, toute la partie de production de comprimés (le « solide ») tourne au ralenti, pendant que l’offensive patronale s’accentue, y compris en production d’ampoules (le « liquide ») où travaillent 250 salariés. La moindre erreur est mise sur le dos des ouvriers, sur lesquels on fait planer l’épée de Damoclès de la fermeture du solide.
La confirmation du PSE…
Le terrain a ainsi été préparé par les chefs pour espérer faire encaisser le PSE sans réaction. Jusqu’au calendrier : la direction a attendu la période estivale pour officialiser l’annonce. En septembre, elle annoncera la fermeture partielle ou totale de la partie solide du site de Fontenay, soit 100 salariés. Elle a annoncé dans le même temps vendre le site d’Hérouville (Calvados), et des rumeurs courent sur une vente du site d’Osny (Val d’Oise). C’est donc les trois sites français du groupe qui sont touchés.
À Fontenay, la direction a pu compter sur la complicité d’une partie des syndicats, qui se sont bien gardés d’ébruiter la nouvelle avant l’été, quand bien même des rumeurs couraient sur toutes les chaînes. Depuis deux semaines, la CGT a rendu l’annonce publique et ça commence à s’agiter. Tout le monde se sent concerné et s’inquiète pour l’avenir. De quoi commencer à paver le chemin d’une lutte contre la fermeture.
… et les débuts de l’organisation de la riposte !
Chaque vendredi depuis l’annonce, des salariés se regroupent pour voir ce qu’il est possible de faire contre le PSE. Une pétition contre la fermeture du solide et pour l’amélioration des conditions de travail a déjà recueilli plus de 150 signatures.
Du solide au liquide, il faut tisser des liens, se convaincre que nous sommes tous visés par une même politique patronale. Car la deuxième vague de licenciements ne fait que commencer. Dans le même département, à Maisons-Alfort dans le 94, c’est un site de Sanofi qui va être vendu. L’offensive patronale est globale, une riposte ouvrière à la même échelle est le seul moyen de la stopper.
8 juillet 2025, Correspondant