Entrée mercredi 22 janvier dans le collège Paul Verlaine de Maizières-lès-Metz, la police envoyée par la préfecture est repartie avec une adolescente d’une quinzaine d’années. La direction du collège avait autorisé leur présence sur les lieux, mais la préfecture s’était bien gardée d’évoquer le motif réel de leur intervention ; ils venaient reconduire manu militari une collégienne à la frontière belge, sa famille originaire du Burkina Faso et sous OQTF ayant vu sa demande de titre de séjour refusée. La jeune fille a été ainsi embarquée dans le fourgon, sans avoir pu seulement repasser chez elle, en pouvant à peine dire au revoir à ses amis, sous la terreur de ses camarades de classe, l’impuissance et l’indignation du personnel.
Après une rafle aussi soudaine, les enseignants du collège ont organisé à l’improviste un rassemblement devant leur établissement deux jours plus tard, vendredi 24, sur la pause méridienne, pour alerter sur le zèle de la préfecture et dénoncer ce que plusieurs jeunes vivent depuis comme un traumatisme. On y a retrouvé avec eux des syndicalistes et des parents d’élèves. Une enseignante présente nous a confié que plusieurs jeunes scolarisés dans ce collège vivent en foyer, ou sont en situation irrégulière, et qu’ils s’inquiètent aujourd’hui de ne pas rentrer chez eux quand ils vont en cours le matin.
Cet éclat de brutalité n’est que le symptôme d’un « ensauvagement » – un vrai cette fois – des garants de l’ordre capitaliste, et est le résultat des politiques racistes et réactionnaires menées depuis des décennies. Face à la barbarie de la bourgeoisie et de ses chiens de garde, nous n’avons que la solidarité de classe ! Lorsqu’on s’en prend aux plus fragiles d’entre nous, c’est toujours dans le but de s’en prendre à tous et toutes : la jeunesse, les travailleurs et travailleuses, les pauvres et les retraités. Ce n’est qu’en nous organisant collectivement que nous pourrons faire front face à l’enfer et à la peur que veulent instaurer les Darmanin et autres Retailleau jusqu’au cœur de notre quotidien.
Correspondant