
Mi-juillet, la direction de Saint-Gobain Pam Canalisations à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), l’entreprise de sidérurgie du groupe Saint-Gobain qui fabrique des canalisations, des raccords et des plaques d’égouts en fonte, a annoncé un plan d’économie de sept millions d’euros sur la masse salariale. Prétexte : le financement de la décarbonation de la production de fonte sur le site principal à Pont-à-Mousson avec la fermeture des hauts fourneaux prévue à l’horizon 2030 et son remplacement par un four électrique.
Une attaque en règle : revalorisations salariales limitées à 0,5 % en dessous de l’inflation jusqu’en 2029, suppression de la prime de vacances de 1 500 euros par an, suppression de la Saint-Éloi (deux jours à poser ou à se faire payer en novembre), etc. Tout cela équivaudrait à une perte d’un à deux mois de revenus par an et par salarié.
La fermeture des usines en août a ajourné la mobilisation. Mais dès le 2 septembre (veille de négociations) l’appel intersyndical à la grève dans tous les sites a été massivement suivi : autour de 90 % dans différentes usines et taux élevés jusqu’aux sites d’ingénierie et du siège. Une manifestation a rassemblé des centaines de personnes devant l’usine de Pont-à-Mousson. Le 10 septembre, une nouvelle journée de grève a mis à l’arrêt différentes usines.
La direction a alors annoncé une nouvelle mouture du plan, abandonnant certaines mesures – comme la suppression de la prime de vacances ou de la Saint-Éloi –, mais pas son objectif d’économie, en menaçant désormais le système de retraite complémentaire dont bénéficient plusieurs milliers de retraités.
Le 17 septembre, suite à un vote organisé aux entrées de l’usine, la CGT (majoritaire) a appelé à la grève sur deux heures par poste à partir du lundi 22 septembre. Dans les usines de Pont-à-Mousson et Foug, la production a donc été arrêtée et perturbée à Blénod et Toul.
La direction a alors lancé un ultimatum : soit la dernière version du « pacte social » ou bien se voir imposer la première qui dénonce aussi tous les autres accords d’entreprise.
Sans discussion et sans réunir les grévistes, la CGT a alors organisé un vote de tous les salariés restituant l’ultimatum. À l’issue duquel la majorité des votants s’est exprimée pour la signature, la CGT levant directement le préavis de grève.
Une sortie de crise pour la direction ? On verra, car tout le monde reste opposé au plan d’économie. Les différents jours de grève ont été suivis très majoritairement pendant le mois. Il faudra peut-être plus que des votes sans discussions pour éteindre l’ambiance de mobilisation.
Correspondant