Le 28 mars 2025, Mounir Boutaa était condamné à perpétuité pour avoir brûlé vive Chahinez Daoud, mère de trois enfants. La même semaine, Depardieu comparaissait pour agressions sexuelles. La star du cinéma, ami des présidents, rigole : « Je ne suis pas un frotteur de chatte. » Deux affaires, une même logique : celle du mépris des femmes et d’un État complice.
Depardieu, star du sexisme
Malgré 14 plaintes, il aura fallu des années pour un procès. Verdict ? 18 mois avec sursis requis. Encore une fois la justice joue son rôle : elle temporise, minimise, et finalement, absout. Pire, son avocat invoque la « séduction à la française », transformant le tribunal en scène de domination masculine digne des années 1950. Ce mécanisme pousse tant de femmes à renoncer à porter plainte.
Chahinez Daoud, l’État coupable
Et lorsqu’elles le font, ce n’est jamais la garantie d’être protégée. En 2024, 94 % des féminicides sont commis par des proches, et ce sont les chiffres du ministère de l’Intérieur ! Chahinez Daoud avait tout tenté : plainte, signalements, hébergement… Son ex-mari, sous contrôle judiciaire, avait violé six fois son interdiction d’approche. La police, alertée, n’a rien fait. « Tout était écrit, mais personne n’a levé le petit doigt », résume une avocate.
Le Grenelle des violences conjugales (2019) n’a pas empêché 148 féminicides en 2024. Bracelets anti-rapprochement ? Déployés dans 12 % des cas. Associations d’aide ? Sous-financées. Centres d’hébergement ? Saturés. 10 % des plaintes pour violences sexuelles aboutissent à une condamnation. « L’omerta règne ». Omerta ? Non. Complicité ! La justice consacre 43 % de son temps au vol de téléphone, contre 1,2 % aux violences conjugales : les biens passent avant les vies.
Cette inertie n’est pas une carence du système : elle en est le carburant. Chahinez Daoud et les victimes de Depardieu rappellent que la justice ne viendra pas de l’État. Détruire les structures qui perpétuent ces violences est la seule issue.
Nora Debs