Nos vies valent plus que leurs profits

Alchimistes des profits… par la dissolution de nos emplois !

Le jeudi 11 avril, la direction d’Exxon Mobil a annoncé un projet de fermeture de la partie chimie du site de Gravenchon (près de Rouen) : 677 emplois supprimés. Le prétexte de quelques millions perdus sur la fabrication de matières plastiques cache mal le profit global de 36 milliards engrangé en 2023, avec la complicité des pouvoirs publics qui vont arroser de subventions Exxon pour l’aider « à dépolluer le site ».

Toujours dans le secteur de la chimie, dans la région de Grenoble, alors que la pérennité du site de Vencorex, principal opérateur de la plateforme de Pont-de-Claix est en danger, l’interdépendance avec les activités d’autres usines, telles que Solvay, Air liquide, Sequens et Suez, mais aussi avec la plateforme Arkema de Jarrie, laisse planer le risque d’un arrêt de la chimie dans le sud grenoblois, ce qui se traduirait par la disparition de 2 000 emplois industriels. Si comme le dit l’Insee, un emploi industriel génère trois emplois induits, nous nous trouvons donc avec près de 9 000 emplois menacés.

Du côté de Sanofi, le champion national de la pharmaceutique annonce la suppression de 331 postes en France (notamment en R&D), dont 288 sur le site de Vitry-sur-Seine, d’autres à Montpellier et 1 200 dans le monde… Après des milliers déjà supprimés ces dernières années, Sanofi ne compte pas s’arrêter là : plus de 3000 emplois seraient encore menacés dans les deux prochaines années.Depuis des années, les « plans pour une transition juste » fleurissent dans toutes les régions, pour une production décarbonée en 2050. Les industriels se servent de tous les prétextes et des subventions d’État pour tuer l’emploi, sans pour autant fermer tous les sites (les dépolluer coûterait trop cher).

La mobilisation des salariés se fait attendre : les coups de massue des annonces laissent un sentiment d’impuissance. Les PSE doivent se signer et beaucoup de syndicats sont déjà dans la logique de récupérer des chèques sans se battre. De nombreuses AG ont lieu, mais elles ne débouchent pas encore sur une organisation commune des salariés face à ces attaques. Car seule une mobilisation coordonnée des salariés de la chimie et au-delà pourra empêcher ces licenciements-là, en vue de les interdire tous !

Correspondants

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 13, 25 avril 2024.)