Samedi 11 mai, quelque 600 nazillons ont défilé dans Paris, l’interdiction de la préfecture ayant été cassée par le tribunal administratif.
Les vidéos montrent des visages cagoulés, des croix celtiques, des slogans identitaires, les journalistes tenus à distance, mais aussi des réactions salutaires de consommateurs attablés aux terrasses de bistrot criant « Dehors les fachos ! », tandis que des passants les interpelaient sur leur racisme, comme cette femme noire qui a accompagné leur cortège sur plusieurs dizaines de mètres, en les prenant à partie, leur intimant d’assumer leur « putain de racisme » en montrant leur visage…
Marine Le Pen avait interdit à ses militants de participer à ce défilé : pas question en ce moment pour le RN de brouiller l’image « respectable » d’un parti de gouvernement !
« La peste brune défile fièrement dans nos rues. Mon inquiétude est grande », a déclaré la députée des Verts Cyrielle Chatelain, tandis que la présidente socialiste d’Occitanie, Carole Delga, se lamentait que la capitale soit « défigurée par le fascisme fièrement affiché ». Même son de cloche chez Fabien Roussel pour le PCF, ou Thomas Portes pour LFI. Bien sûr, voir ces fachos se pavaner dans les rues fait mal aux tripes, mais le problème n’est pas tant de réclamer que l’État interdise leurs manifs que de se tenir prêts, en tant que travailleurs et travailleuses, contre leurs éventuelles agressions, et sans compter sur la police de Macron pour nous protéger !
Il n’y a pas réellement de partis fascistes en France ou en Europe, mais il y a une extrême droite de gouvernement, en place dans plusieurs pays, aux portes du pouvoir ailleurs. Macron ne fait qu’approfondir le sillon que la gauche de gouvernement qui pousse aujourd’hui des cris d’orfraie avait commencé à creuser par sa politique anti-ouvrière.
Oui, il faut lutter contre l’extrême droite. Mais avec un programme qui affirme l’urgence d’en finir avec le système capitaliste et des mobilisations de la classe ouvrière et de la jeunesse qui mettront cette nécessité au premier plan. Le reste, c’est pleurnicheries et inefficacité face à ce danger à multiples visages qu’est l’extrême droite, mais qui sera toujours du côté des riches et des puissants.
J.-J. F.