Dans le cadre de sa politique visant à contrer les critiques et à donner une image résolument « moderne » de son pays, le prince héritier Mohammed ben Salmane avait autorisé la tenue d’un forum de l’ONU sur la gouvernance de l’Internet à Riyad. Au grand dam de la monarchie, la réunion s’est transformée en mise en accusation du régime. Une opposante, Lina al-Hathloul, qui vit en exil à Londres, a profité de l’occasion pour dénoncer par visioconférence les crimes du régime, les exécutions capitales, l’emprisonnement des opposants, les interdictions multiples faites aux femmes… Les organisateurs avaient ouvert le forum par une minute de silence en hommage aux personnes critiques du gouvernement saoudien « qui sont arbitrairement détenus » dans le pays et ailleurs au Moyen-Orient. Une chaise vide avait été placée à côté du modérateur, décorée d’un badge portant le nom de Mme Hathloul qui dirige une organisation de défense des droits humains. Une bouffée d’air frais dans l’atmosphère putride du royaume wahhabite.