Avec les chaleurs caniculaires, des ouvriers d’équipe d’après-midi se sont retrouvés plusieurs jours de suite à bosser dans les trains à plus de 30 degrés, alors que l’accès à l’eau est très limité dans les ateliers. Par exemple, seulement deux équipes sur six du hall C ont des fontaines à eau sur leur poste, des bidons de 30 litres, à peine réfrigérés et les ventilateurs sont aussi rares que les bons salaires !
Vendredi 13 juin, après une gueulante poussée lors d’une réunion d’équipe, « si on n’a pas d’eau, on ne va pas bosser », c’est une grosse majorité de l’équipe, rejointe par quelques autres collègues, qui a débrayé une bonne heure parce que « y a que ça qu’ils comprennent ». La promesse d’une fontaine à eau supplémentaire dans la prochaine quinzaine a été arrachée… La SNCF n’en sera pas ruinée.
Pas assez d’eau pour se désaltérer, par contre, lundi 16 juin, en arrivant au travail, les cheminots ont découvert beaucoup de fosses et les vestiaires remplis d’eau croupie et de vase après les gros orages qui ont frappé toute l’agglomération dans la soirée du 13 juin. Un problème récurrent à Quatre Mares, entre la station d’épuration à bout de souffle et la toiture en mode gruyère. Le nettoyage a été fait dans l’urgence par certains cheminots, notamment des intérimaires… à qui la direction a généreusement offert un croissant pour l’effort. Encore une chance, aucun bout de la toiture amiantée n’a été abîmé par l’orage, comme cela a déjà été le cas. À force de ne pas vouloir réparer ce toit, la direction met tout le monde en danger.
Pour couronner ses exploits, la direction n’a rien trouvé de mieux que de se mettre à vouloir regrouper tous les outils individuels dans des servantes collectives, au prétexte de faire des économies. Ce sont près d’une trentaine de collègues qui ont débrayé jusqu’à la fin de leur quart. C’est intolérable d’obliger les travailleurs à faire des dizaines de mètres en permanence pour aller chercher les outils dont ils ont besoin. Les chefs ont reculé ce jour-là mais ce projet semble bien établi parmi les « têtes pensantes ». Le bruit que la Suge viendrait procéder à des fouilles dans les casiers et jusque dans les coffres des voitures a enflammé les esprits. La température à Quatre Mares pourrait bien continuer à monter et pas seulement celle affichée par le thermomètre.
Correspondants