Après l’agression qui a couté la vie à un enseignant à Arras, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, envisage d’exclure les élèves radicalisés des établissements scolaires. Il a fièrement annoncé : « Je prendrai toutes les mesures d’exclusion qui sont nécessaires, dès lors que ça protège les personnels de l’Éducation nationale. » Il promet de travailler la question avec ses collègues de l’Intérieur et de la Justice. Aujourd’hui, les mineurs potentiellement radicalisés seraient plusieurs dizaines dans le pays. Au lendemain de cette déclaration, Layla Ben Chikh, principale de collège et membre du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale, s’est interrogée : comment définit-on un élève radicalisé ? Qui effectue les signalements et comment sont-ils traités ensuite ? Et de rappeler que l’école reste obligatoire jusqu’à 16 ans et que leur exclusion ne résoudra pas la question de leur scolarité. Or ne pas en tenir compte serait bafouer à la fois la législation nationale et les différentes conventions internationales sur les droits de l’enfant signées par Paris. Mais de tout cela Attal n’a cure. L’important pour lui, et pour le gouvernement, est de faire le buzz après chaque fait divers sanglant, pas de résoudre les problèmes.