Le programme « économique » du RN était prêt depuis longtemps, mais Le Pen et Bardella l’avaient mis de côté pendant les élections de juin dernier pour ne pas écorner leur (fausse) image d’opposants à Macron. Il a finalement été publié à la rentrée, car dans ce contexte de crise politique le RN veut convaincre le patronat qu’il est prêt à gérer ses affaires, comme les autres partis avant lui. D’ailleurs, sur ce terrain (et bien d’autres), dur de distinguer la politique de Le Pen de celle de Macron.
Inspirée par le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin, c’est une liste de cadeaux aux entreprises et aux riches, qui va encore plus loin que la ligne « probusiness » de Bruno Le Maire : nouvelle baisse des impôts de production et suppression des principales taxes payées par les patrons, maintien des subventions aux grandes entreprises via le crédit impôt recherche, réduction des normes environnementales, niches fiscales pour les plus riches et exonération de cotisations patronales (prétendument pour augmenter les salaires)… Les quelques mesures « sociales » du RN (comme la baisse de la TVA sur certains produits) n’y figurent même pas.
Un programme anti-ouvrier, avec la touche raciste du RN : la « priorité nationale » sur les emplois et les logements. Pour Le Pen, l’immigration doit être conditionnée aux besoins des entreprises – ce qui existe en partie, puisque l’accès au marché du travail est déjà restreint pour les étrangers. Derrière ce slogan xénophobe, c’est une tentative de division des travailleurs, au bénéfice des patrons. Comme tout le reste.
H.W.