Depuis plusieurs mois, l’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme : les infections sexuellement transmissibles (IST) circulent de plus en plus chez les 15-24 ans. Aux États-Unis, on parle d’une épidémie incontrôlable, notamment de syphilis.
Si l’augmentation du nombre de cas de syphilis, de chlamydias et de gonococcies peut être en partie expliquée par l’augmentation du nombre de dépistages, près de 50 % des cas concernent les 15-24 ans, et les chiffres ne cessent d’augmenter, y compris en France, où le gouvernement se targue d’avoir rendu les préservatifs gratuits pour les jeunes. Pourtant, ces derniers se protègent de moins en moins, l’usage du préservatif baisse drastiquement lors des premières expériences, sans parler de son absence malheureusement fréquente lors des rapports oraux.
Si les personnes LGBTI sont toujours plus touchées, c’est toutes les sexualités qui sont concernées par cette augmentation des transmissions d’infections. Alors que les enfants ont de plus en plus tôt accès à des contenus pornographiques, sexistes et violents, qui participent à construire leur rapport à la sexualité, moins de 15 % d’entre eux bénéficient d’éducation sexuelle et affective à l’école, enseignement pourtant obligatoire. La faute aux gouvernements successifs qui réduisent le peu d’heures dédiées à ces cours ou les moyens aux associations… et à l’extrême droite qui lutte contre toute éducation sexuelle à l’école sous prétexte de « protéger les enfants ». Main dans la main avec la puissante industrie capitaliste du porno, leurs délires homophobes, leurs idées puritaines nous pourrissent la vie.
Abel Toshed