Dès que les prix ont commencé à flamber, le gouvernement a expliqué qu’il ne voulait pas d’indexation des salaires : ce serait une « spirale inflationniste »… Sauf que les salaires ont très peu augmenté, alors que l’inflation est bien là ! Il faut dire que les patrons, eux, augmentent leurs prix dès que leurs fournisseurs ont augmenté les leurs. Et nos « fournisseurs » à nous, ceux qui nous vendent de quoi remplir notre caddie, ils n’ont pas augmenté leurs prix ?
Dernière grande idée de Bruno Le Maire : une hausse de la TVA (l’impôt le plus injuste) permettant de diminuer nos cotisations sociales et d’augmenter ainsi le salaire net. Compenser la hausse des prix en augmentant les prix encore plus, il fallait oser !
Le Smic, lui, grimpe un peu parce qu’il est indexé sur les prix (tout au moins sur son indice officiel souvent inférieur à la hausse réelle du coût de la vie). Comme les autres salaires stagnent, le nombre de salariés au Smic a augmenté ces deux dernières années de 50 % pour atteindre 3,1 millions, soit 17,3 % des salariés. Les patrons sont gagnants parce qu’ils sont totalement exonérés de cotisations « patronales » sur le Smic. Et c’est nous qui, par nos impôts, payons la Sécu à leur place.
Contre les hausses de prix, les patrons agitent la menace des délocalisations dans les pays, en particulier européens, où les salaires sont plus bas : Roumanie, Pologne, Portugal, etc.
Mais les travailleurs de ces pays subissent eux aussi l’inflation de plein fouet. Partout, les salaires sont à la traîne sur les prix, permettant aux patrons d’empocher de très confortables bénéfices. En France, pendant que nous galérons, les entreprises du CAC 40 ont fait plus de 146 milliards d’euros de bénéfices !
Ici, mais aussi en Italie, en Finlande, en Allemagne, au Portugal, au Royaume-Uni, les grèves se multiplient ces derniers mois pour des augmentations de salaire. Nous avons tous les mêmes problèmes. La lutte, c’est la seule voie qui peut nous permettre de nous en sortir.
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)