Nos vies valent plus que leurs profits

Aux Européennes : point de salut sauf dans l’expression politique indépendante des révolutionnaires

Sous la pression des sondages concernant les intentions de vote aux prochaines élections européennes, Macron a procédé à un ravalement de façade pour quelques-uns de ses ministères, afin de confier au soldat Attal la mission de sauver le camp présidentiel du naufrage annoncé. Un sondage publié le 14 janvier annonce 28,5 % des voix pour la liste menée par Jordan Bardella du Rassemblement national, qui serait donc en tête avec dix points de plus devant celle soutenue par Macron et consorts1. L’extrême droite est dopée : la « préférence nationale » au cœur de sa propagande depuis des décennies est institutionnalisée avec la loi Darmanin et « en même temps », les attaques contre le niveau de vie du monde du travail ne cessent de pleuvoir de la part du gouvernement et du patronat. Il ne fait plus de doute que les élections de juin prochain vont dépasser le seul enjeu d’envoyer des députés au Parlement européen : elles seront à la fois un facteur d’accélération de tous les processus de décomposition et de recomposition au sein des partis de la bourgeoisie mais aussi un tremplin pour la présidentielle de 2027… que le clan Bardella-Le Pen se voit déjà remporter sur les ruines du macronisme. Sans parler de possibles élections législatives anticipées en cas de défaite cinglante pour Macron… Le barrage façon Macron s’est révélé une écluse.

Dans ce contexte, les aiguilles de la boussole politique de l’organisation de Philippe Poutou et Olivier Besancenot qui, en décembre 2022, a scissionné en quittant le congrès du NPA pour mener une politique dite « unitaire » en direction de la FI (politique qui n’avait pas de majorité dans l’organisation) s’affolent de nouveau vers le même aimant. Sous couvert de lutte contre l’extrême droite, en prétendant faire plus de voix qu’elle, à condition de réaliser l’unité de « la gauche radicale », ces camarades postulent pour une place sur la liste électorale de LFI en s’adressant à elle en ces termes : « Pour construire l’unité, il faut un accord sur le contenu. Le programme de la Nupes représente pour nous une avancée par rapport aux politiques menées par la gauche sociale-libérale de Hollande. Nous sommes prêtEs à défendre ce programme avec vous dans les prochaines élections, malgré les désaccords que nous avons avec. » Les yeux de l’amour rendent-ils à ce point aveugles ?

Les camarades de Philippe Poutou, Olivier Besancenot et Christine Poupin, campent sur leur obstination dite « unitaire ». Dont acte. À voir s’ils sauront convaincre leurs amis de gauche de leur céder quelques strapontins… ce qu’ils n’avaient pas obtenu lors des législatives de 2022. Mais ce n’est certainement pas ainsi que nous pourrons combattre la soif de profits des capitalistes ni l’influence de l’extrême droite, et redonner aux travailleurs des perspectives de luttes pour un bouleversement révolutionnaire, qui enfin placerait nos vies avant leurs profits.

Pour notre part, nous continuons le NPA, un parti de « révolutionnaires » comme l’indique le nom de notre journal. Oui, nous continuons à affirmer l’urgence de la révolution ! Une perspective qui trouve de l’écho dans une partie de la classe ouvrière et de la jeunesse, tout particulièrement auprès de ceux qui sont en lutte et dans la rue.

En ce qui concerne les prochaines élections européennes, nous confirmons que nous serons présents, seuls ou dans le cadre d’une alliance entre révolutionnaires, pour que la voix des exploités et des opprimés se fasse entendre.

(Article paru dans Révolutionnaires, numéro 9, janvier 2024)

 

 


 

 

1  Européennes: le RN en tête des intentions de vote, avec plus de 10 points d’avance sur Renaissance (bfmtv.com)