
Le F-35, avion de combat américain, est révélateur du niveau d’innovation technologique indispensable pour rester dans la course. Il s’agit d’un avion de combat multirôle : il peut à la fois réaliser des missions de combat aérien et des bombardements au sol, y compris avec des armes nucléaires. Il est de dernière génération, dit « furtif ». Outre les États-Unis, seules la Chine et la Russie sont capables de produire des avions de ce type. En Europe, la France a préféré favoriser sa propre industrie, avec Dassault qui produit aujourd’hui le Rafale ; les autres pays européens, avec ce qui est aujourd’hui une branche du groupe Airbus, ont mis sur pied l’Eurofighter. Mais ni le Rafale, ni l’Eurofighter ne sont des avions de combat de cette dernière génération.
Pas plus que les autres pays européens, la France n’est en mesure de fabriquer à elle seule un avion de chasse de ce type. Lorsque les États-Unis et la Chine produisent respectivement quatorze et dix avions de dernière génération par mois, la France peine à en produire quatre d’une génération précédente. Les Européens ont bien lancé le projet d’un tel appareil, le Scaf, mais les négociations patinent et ils n’arrivent pas à se mettre d’accord entre Dassault et Airbus, ni entre les intérêts allemands et français. Les pays européens sont donc pour l’instant condamnés… à acheter américain ou à utiliser (et vendre, des Rafale à l’Inde par exemple) des engins de mort moins performants, quasi assurés de perdre dans un combat aérien face à la chasse chinoise ou même russe. Cocoricouac !
M. G.
Sommaire du dossier
- Lecornu, ministre des Armées et Premier ministre : tout un programme à combattre !
- La farce de la « défense de la patrie »
- Industrie de l’armement : concentration et monopoles
- Secteur en plein boom, exploitation de haut vol
- Avion européen : des ailes un peu courtes
- Les armées recrutent : combattre l’embrigadement !