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Beaucoup de bruit à Matignon… mais l’inspiration est en Martinique !

Manifestation à Fort de France le 21 septembre.

C’est le nouvel épisode du feuilleton de l’été : Michel Barnier a annoncé son gouvernement. Mais les bonnes séries durent au moins quelques saisons avant de s’essouffler : celle-ci n’a pas trois mois qu’elle sent un peu le réchauffé. Connaître enfin la composition du gouvernement Barnier n’était vraiment pas la plus grande préoccupation des millions de travailleurs et travailleuses qui ne peuvent pas boucler les fins de mois, se faire soigner, envoyer leurs enfants dans des écoles de qualité, ou qui sont menacés de licenciement. En tout cas, il sent l’argent et la naphtaline.

Racisme, sexisme, homophobie… et grande bourgeoisie

Les ministres et autres secrétaires d’État sont pour beaucoup d’anciennes figures de la Manif pour tous, dans laquelle la droite et l’extrême droite s’élevaient contre les droits des couples homosexuels et qui se sont opposés plus récemment à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution.

Entre ça et la proportion de très haut cadres passés par diverses entreprises du CAC 40, ce gouvernement de vieux réacs, c’est d’abord celui des grands bourgeois, à l’image de la ministre de l’Éducation nationale, la macroniste Anne Genetet, députée des Français de l’étranger, dont un sujet de prédilection est celui… des relations entre les « expatriés » et leur personnel de maison !

Un gouvernement Macron-Barnier-Le Pen

Nous savons à quoi nous en tenir de la part de ce gouvernement qui aura besoin à l’Assemblée des voix des groupes macronistes et du Rassemblement national : Barnier ou Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur, sont alignés sur le programme du RN concernant les politiques anti-immigrés, et tous ces ministres assumeront sans le moindre remord l’austérité budgétaire et le maintien du gel des salaires. Bruno Retailleau est d’ailleurs si bien aligné qu’il vantait il y a peu les « belles heures de la colonisation ». Un profil tout trouvé pour prendre le relais de Darmanin dans l’infâme répression contre les révoltes qui ont lieu en Kanaky-Nouvelle-Calédonie et aujourd’hui en Martinique.

L’intense mobilisation des classes populaires en Martinique

Car depuis le début du mois, des milliers de personnes participent à des manifestations et actions de blocage en Martinique, pour protester contre la vie chère : les produits de consommation courante, presque tous importés de métropole, coûtent au moins 40 % plus cher qu’ici. Tout cela pour gaver quelques capitalistes, notamment des descendants de propriétaires d’esclaves, les békés, qui ont toujours la main sur les plantations, les entreprises d’importation et la grande distribution.

La réponse de l’État français est toujours la même : calomnie et répression, avec l’envoi de renforts policiers – comme la CRS 8 qui avait déjà sévi à Mayotte et dans les quartiers populaires de l’Hexagone après le meurtre du jeune Nahel par la police –, la mise en place d’un couvre-feu et l’interdiction des manifestations.

Mais avant les grèves et les manifestations, la situation n’avait pas l’air de préoccuper les autorités !

Les travailleurs martiniquais se révoltent parce qu’ils n’y arrivent plus, pendant que quelques gros se gavent sur leur dos. Lors de la grève générale de 2009, en Martinique et surtout en Guadeloupe, ils avaient imposé pendant des mois leur propre contrôle sur les prix dans les supermarchés et à la pompe. Et c’est bien ce qui inquiète les capitalistes et leurs serviteurs qui savent que seules nos grèves et nos mobilisations permettront de leur disputer le contrôle sur les prix, la production, et sur toute la société.

D’ores et déjà, la journée de grève interprofessionnelle appelée par les syndicats le 1er octobre, pour les retraites, les salaires et les services publics doit nous donner l’occasion de marquer le coup face à ce gouvernement.

Au-delà de cette journée, il nous faudrait sans doute emboîter le pas des travailleurs martiniquais !

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 23 septembre 2024

 

 


 

 

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