Première historique, lundi 12 mai, pour les salariés de Biogroup Lorraine, 800 salariés regroupés sur 72 sites de laboratoires médicaux, qui ont décidé de se mettre en grève pour réclamer 300 euros d’augmentation de salaire et un 13e mois. Tous les laboratoires ont été fermés : plus de 80 % de grévistes sur la totalité des sites. Après s’être rendus sur les centres de prélèvement pour prévenir les patients et expliquer les raisons de leur grève, les salariés se sont donnés rendez-vous devant les plateaux techniques, ce qui a permis de réunir jusqu’à 100 travailleurs en colère, rassemblés face à une direction méprisante qui n’avait pas pris la peine de lire les revendications diffusées par les syndicats.
La grève, votée à l’unanimité sur les différents plateaux techniques, a été reconduite pour le lendemain : les salariés ne bougeront pas tant qu’ils n’auront pas obtenu des augmentations générales à la hauteur. La direction pensait que cette grève ne serait que symbolique ou sans lendemain, mais ne s’attendait pas à rencontrer une telle détermination chez les travailleurs.
Dans l’entreprise, où 90 % des salariés sont des femmes, cela fait cinq ans qu’il n’y a pas eu d’augmentations de salaire. La masse salariale pour le groupe a même baissé l’année dernière, passant de 25 millions à 20 millions d’euros. Les dividendes distribués en 2023 ont pris l’ascenseur dans l’autre sens, avec 220 millions et une rentabilité de 14 %. L’un va avec l’autre. Il est temps d’y mettre fin.
Correspondant