Dans la semaine du 1er mai, les postiers du centre de préparation et distribution du courrier des 11e, 12e et 20e arrondissements de Paris se sont retrouvés à soixante-dix, tous ensemble en délégation face à la direction. La pression pour travailler en sous-effectif s’est accélérée dernièrement et la Poste, qui n’est pas à court d’idées pour supprimer du personnel, en a sorti une lumineuse ! La présentant comme une manière de donner « plus de congés » aux agents lors des ponts de mai (des congés pris sur leur contingent annuel, rien de « plus » !), la direction a annoncé aux collègues qu’ils feraient le travail des absents ces jours-là, se répartiraient les tournées, etc. Ce qui représente pour les facteurs et factrices des kilomètres, des colis et recommandés supplémentaires, un travail de plus en plus harassant au fil des plans de suppressions d’emplois.
Face à une contestation dans les secteurs de préparation et de distribution du courrier, elle a exercé des chantages, poussant le maximum de collègues à prendre les ponts sans qu’ils l’aient prévu, menaçant de mettre en formation ceux qui seraient « en trop » ou empêchant les postiers de partir quand ils ont fini leur tâche habituelle – ceux qui refusaient de remplacer les absents.
La situation est en fait de plus en plus tendue car la Poste n’embauche plus en s’appuyant sur des « accords » qu’elle a fait signer à des syndicats bien accommodants comme la CFDT et FO, qui prévoient que les agents se remplacent les uns les autres. Des dizaines de postes sont vacants sur le centre et, tous les jours, des usagers attendent du courrier en vain…
La direction n’avait pas prévu que les collègues contestent sa politique et elle n’est pas au bout de ses surprises : nous sommes nombreux maintenant que la Poste nous a concentrés dans un seul bureau et n’avons pas l’intention de nous laisser presser comme des citrons.
Correspondant