Vendredi 21 mars, 20 des 21 agents du service RCAD (relation client à distance) de la gare du Mans étaient en grève. La raison ? Protester contre les conditions de travail (charge de travail) et une restructuration qui va les toucher tous : fusion des directions régionales en une direction centrale à Paris. La date de cette grève n’était pas due au hasard, car c’était la visite des grands pontes, venus vanter les bienfaits de cette restructuration. Quelle surprise quand ils ont compris, au fur et à mesure des prises de service, que personne ne viendrait ! Et qu’il fallait que les petits chefs fassent le boulot des agents d’exécution !
La particularité de cette grève réside dans sa spontanéité : elle s’est décidée en une semaine, suite à des tensions avec la direction locale, sans crier gare. Ni les chefs, ni même les délégués du personnel – bien que des grévistes soient eux-mêmes syndiqués – n’ont été informés au préalable. C’est aussi la première grève pour certains. Ce qui n’a pas empêché la solidarité de s’exprimer, quand la direction a voulu diviser les agents, en distribuant des « situations irrégulières » à l’ensemble des grévistes, puis en régularisant les absences en motif de grève pour une partie. Les agents n’ont pas cédé à l’intimidation et toutes les absences ont été basculées en grève. Si rien n’est gagné, les grévistes ont montré qu’ils peuvent s’organiser, exprimer leur ras-le-bol, rester unis et… faire peur aux chefs !
1er avril 2025, Correspondants