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Cinq millions de personnes souffrent du bruit au travail

Selon les estimations rendues publiques par Santé publique France et qui portent sur la période 2007-20019, au moins cinq millions de personnes travaillent dans un cadre trop bruyant pour leur santé, parfois jusqu’à la surdité. Le BTP comptait le plus grand nombre de travailleurs exposés (plus de 1,3 million), devant les transports, la logistique et le tourisme. Et le secteur de la mécanique et du travail des métaux présente la plus grande proportion de travailleurs exposés au bruit (77,9 %). Principale conclusion : 20,5 % des travailleurs étaient exposés en 2019 à un niveau sonore d’au moins 70 décibels pendant une journée de travail, 13,2 % à un niveau de fatigue auditive et 7,3 % à un niveau lésionnel. À 80 %, les personnes concernées sont des hommes. Et de conclure : « L’exposition professionnelle au bruit a des impacts sur la santé. En dessous de 80 décibels sur huit heures de travail, les effets, réversibles, sont auditifs (acouphènes…) et extra-auditifs (fatigue, troubles cardiovasculaires…). Au-delà, le niveau est dit lésionnel, avec des atteintes auditives possiblement irréversibles (surdité). » En 2022, 320 cas de ce type avaient été reconnus dans le régime général de Sécurité sociale, contre 704 en 2016. Alors un progrès ? Pas forcément. Car Santé publique France estime que «… ce chiffre serait largement sous-évalué ». Et de citer la Commission sur la sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles qui indique qu’au moins 15 900 cas de surdité n’auraient pas été déclarés en 2022. Un fléau bien réel mais bien caché.