Le gala organisé par Macron avec un ministre israélien génocidaire, suivi du match de foot France-Israël mobilisant des milliers de flics, ont ravivé le soutien à la Palestine dans les universités. Des AG et blocus, qui ont regroupé jusqu’à 200 personnes, ont eu lieu à Tolbiac, à Jourdan, à Clignancourt et à Paris 8, pour protester contre le soutien de l’État français au génocide à Gaza.
Une semaine mouvementée
Mercredi 13 novembre, plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre un gala France-Israël ayant servi de vitrine à l’entreprise coloniale israélienne. Plus tôt dans la journée, la mobilisation étudiante s’est étendue à l’université de Saint-Denis (Paris 8) et au campus Clignancourt (Paris 4), dont les étudiants ont rejoint ceux de Tolbiac (Paris 1) qui se posaient la question des suites à donner au mouvement initié il y a déjà quelques jours et à son extension.
Le lendemain, des milliers de flics assuraient la « sécurité » du match de foot entre la France et Israël. Plus de flicaille que de supporters ! À leur manière, les tribunes vides reflètent cette ambiance de dégoût populaire, où seuls les politiciens aux mains tachées de sang (Sarkozy, Hollande, Macron…) faisaient mine que tout est de retour à la normale. Ce jour-là, Paris 8 et Tolbiac étaient à nouveau bloqués, un amphi de Sciences Po occupé. Si la mobilisation semble ralentir à certains endroits, elle débute ailleurs. Lundi 18 novembre, plus de 200 étudiants mobilisés de Paris 3, Paris 1 et Paris 4 ont convergé place de la Sorbonne lors d’un rassemblement spontané, même si ces mobilisations avancent pour l’instant en ordre dispersé (la question d’une assemblée générale interfac pointe le bout de son nez dans des AG locales).
À Gaza le génocide, à Beyrouth les bombardements, à Paris la complicité de Macron et une colère sourde
Dans ces universités mobilisées, entre autres, nous constatons un regain d’intérêt dans les discussions sur la situation en Palestine : de nombreux étudiants viennent au départ à la fac pour leurs cours mais manifestent ensuite leur sympathie pour les étudiants qui bloquent – ou les rejoignent ! La brutalité des images provenant de Gaza ou du Liban circulant sur les réseaux sociaux, et le fait que Macron soutienne toujours Netanyahou après un an de génocide (maintenant même reconnu par l’ONU !) pourraient susciter une forme de démoralisation et de pessimisme, un sentiment d’impuissance. Mais il faut garder en tête que le gouvernement israélien ne peut mener ce massacre qu’avec l’aide des impérialistes occidentaux et donc que nous mobiliser en France exerce une pression sur notre gouvernement, et peut, à terme, peser sur la situation. Nous soutenons donc l’aspiration à faire converger les initiatives pour frapper tous ensemble. C’est aussi pourquoi le NPA Jeunes révolutionnaires a décidé de proposer aux autres organisations de jeunesse une journée de mobilisation nationale le 7 décembre. Si certaines directions d’université font du zèle dans la répression du mouvement, si le gouvernement lui-même sort une circulaire condamnant la mobilisation, c’est qu’ils craignent ces mobilisations visibles. Alors que l’année dernière, les occupations des étudiants américains avaient entraîné un regain de la mobilisation internationale et avaient été vues jusqu’à Rafah, où des Palestiniens avaient écrit sur leurs tentes « Thank you students for Columbia », il est toujours aussi important de faire éclater la solidarité internationaliste !
Robin Klimt et Uma Daunai