Nos vies valent plus que leurs profits

Comment Le Maire n’a pas surtaxé les superprofits des groupes énergétiques

En 2022, pour calmer une opinion publique scandalisée par les profits fabuleux des groupes énergétiques (électricité, gaz et pétrole), Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, avait mis en place, avec réticence, une taxe sur les surprofits dans ces secteurs. Baptisée « contribution sur la rente inframarginale », elle devait ramener 12,3 milliards d’euros en deux ans dans les caisses de l’État, selon les estimations de la direction du Trésor. À l’arrivée elle a rapporté 600 millions, soit 20 fois moins. Une erreur de calcul ? Nullement. Le Maire s’est contenté au cours des mois d’exonérer de cette taxe, totalement ou partiellement, les producteurs d’énergies fossiles puis les barrages hydrauliques. Enfin il a autorisé EDF, qui à l’origine devait être taxée à hauteur de 5,2 milliards d’euros, à déduire de cette somme une partie de ses dettes. Au total, l’électricien a donc versé 51 millions d’euros, moins de 1 % de la somme initialement prévue. Voila comment cette surtaxe a finalement été enterrée, pour le plus grand bonheur des patrons énergéticiens, publics et privés.