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Comment lutter contre l’extrême droite ?

Le racisme, le sexisme et la LGBTphobie sont intrinsèquement liés au système capitaliste, qui prospère en engendrant misère, inégalités, frustration… L’aiguisement des tensions inter-impérialistes, la course aux armements, le repli national avec les politiques de « patriotisme économique » favorisent le développement des idées nationalistes et réactionnaires. En France, c’est bien Macron et Darmanin qui font voter la loi raciste « asile-immigration ». Depuis 30 ans, les gouvernements successifs de droite, mais aussi de gauche, ont mis en place des politiques anti-ouvrières et anti-immigrés.

Prétendre lutter contre l’extrême droite en préservant le système capitaliste, à l’origine de toutes les divisions, est au mieux une chimère, au pire un mensonge pour ramener les travailleurs dans le giron des partis institutionnels. L’illusion du « front républicain » contre l’extrême droite, de l’appel à voter Chirac puis Macron, a permis de légitimer des candidats de plus en plus réactionnaires, appliquant une politique toujours plus violente et plus raciste. In fine cela n’aboutit qu’à renforcer l’extrême droite.

Lutter contre celle-ci, c’est au contraire combattre contre ces discours nationalistes, « républicains », affirmer un programme internationaliste, d’unité de tous les travailleurs. Lorsque notre classe reprend l’offensive avec ses propres armes, les Le Pen, Bardella, Zemmour et autres disparaissent des plateaux TV. Comme cette année contre la réforme des retraites, quand le RN et ses satellites groupusculaires se sont révélés pour ce qu’ils sont : des défenseurs farouches de l’ordre bourgeois.
Évidemment, seules des grèves et des manifestations ne suffiront pas pour que l’extrême droite disparaisse. Sa fonction première consiste à s’en prendre au mouvement ouvrier organisé. Au printemps, des groupes comme l’Action française attaquaient ainsi des piquets de grève sur les universités, et lors de la grève à l’usine Vertbaudet, ce sont aussi des militants d’extrême droite, en lien avec les flics, qui ont fait le coup de poing contre les militants CGT. La progression électorale de l’extrême droite ces dernières années lui donne de plus en plus confiance pour mener de telles opérations.

C’est bien de ce point de vue que se pose la question de l’unité de notre camp social. Une unité non pas sur un terrain institutionnel, derrière un énième candidat défendant le système capitaliste. Mais dans les luttes. Les camps sociaux sont de plus en plus marqués. En témoignent la recrudescence des grèves et révoltes populaires d’un côté, l’intensification de la répression de l’autre. La montée de l’extrême droite traduit le raidissement des classes dirigeantes. Ces mobilisations populaires ouvrent des possibilités pour construire une force révolutionnaire apte à proposer une politique de classe. Même si l’extrême droite a pris de l’avance, tout reste possible pour organiser les travailleurs, construire une unité pour faire face aux attaques de nazillons, faire reculer les idées nauséabondes, mais également pour combattre le gouvernement, le patronat et toute leur politique anti-sociale et anti-ouvrière. La lutte des travailleurs se heurtera inévitablement à la montée de l’extrême droite. Autant se préparer à rendre coup pour coup.

Aurélien Perenna

(Article paru dans le numéro 8 de Révolutionnaires)