La pause a été de courte durée pour le projet de loi raciste du gouvernement repoussé après le vote de la motion de rejet le 11 décembre dernier. La loi adoptée mardi 19 décembre par le Sénat et l’Assemblée l’a été avec les voix de la Macronie, des Républicains et du Rassemblement national ! Le gouvernement du prétendu « barrage républicain » a montré son vrai visage : il propose et applique le programme de l’extrême droite. À tel point que Le Pen savoure son « incontestable victoire idéologique ».
Une loi raciste qui vise à précariser davantage les travailleurs et travailleuses sans-papiers !
Les mesures racistes s’enchaînent et dessinent un avenir de grande exploitation et précarité pour les travailleurs et travailleuses étrangers et étrangères : délit de séjour irrégulier, restriction de l’accès à la nationalité par le droit du sol, extension de la déchéance de nationalité, délai de carence pour accéder aux aides sociales de trois mois pour les étrangers et étrangères qui travaillent et de cinq ans pour celles et ceux qui ne travaillent pas… Ce qui revient à conditionner les aides sociales à la nationalité : une honte et une revendication du Rassemblement national ! Tout ce que le gouvernement a fait semblant de « sauver », c’est l’aide médicale d’État, pour mieux promettre au RN d’engager des réformes à ce sujet dès janvier 2024.
Ils augmentent les frais d’inscription pour les étudiantes et étudiants étrangers demain ils feront de même pour tous les étudiants et étudiantes. Exigeons la gratuité des études !
Les étudiantes et étudiants étrangers sont également en première ligne de cette offensive raciste offerte par le gouvernement à la droite et à l’extrême droite. Ce vote inscrit dans la loi le fait que les étrangers et étrangères devront payer des frais d’inscription différenciés, à hauteur de 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master, dans la continuité du décret « Bienvenue en France » imposé par Macron en 2019. Le mouvement étudiant de décembre 2018 avait obtenu l’exonération de cette hausse dans la plupart des universités.
Avec la nouvelle loi Darmanin-Le Pen, le principe de l’exonération n’est pas abrogé – pour l’instant –, mais l’inscription de la hausse des frais dans la loi témoigne de la volonté du gouvernement de mettre fin aux exonérations et de généraliser cette hausse !
L’accès aux études pour les étrangers et étrangères est durement attaqué. En témoigne la mise en place d’une « caution retour » obligeant à débourser une somme d’argent (qui sera déterminée par décret) pour la première demande de titre de séjour étudiant. Elle ne sera restituée qu’en cas de départ de l’étudiant ou de l’étudiante du territoire, de renouvellement (lui-même conditionné à la justification du caractère réel et sérieux des études) ou de changement de statut.
Il faut retirer cette mesure dégueulasse : mêmes études, mêmes droits ! Aujourd’hui ils augmentent les frais pour les étrangers et étrangères, mais demain le gouvernement prendra cet « exemple » pour généraliser cette hausse à tous les étudiants et étudiantes, car c’est bien ça son projet !
Pas de solution dans les institutions ! Reprenons le chemin de la mobilisation !
Les étudiants et étudiantes en 2018 ou les travailleurs et travailleuses sans-papiers sur les chantiers des JO en octobre dernier ont fait la démonstration que c’est dans la grève et dans l’action que se défendent et s’acquièrent de nouveaux droits et la dignité. Cet épisode parlementaire démontre encore une fois que ce n’est pas dans ces institutions que l’on gagne des combats et que nous n’avons pas d’autre choix que de nous mobiliser pour reprendre tout ce qui vient de nous être arraché. Si ce sont les immigrés, éternels bouc-émissaires des gouvernements en temps de crise, qui sont en première ligne de cette offensive, c’est toutes et tous ensemble que nous devons riposter.
Communiqué du NPA jeunes du 20 décembre