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Contre la sélection et la précarité : organisons la riposte !

Depuis le 2 septembre des centaines de milliers de jeunes ont déjà effectué leur rentrée dans l’enseignement supérieur. Pourtant, nombreux sont celles et ceux qui demeurent dans l’attente de réponse de la part des formations pour lesquelles ils ont postulé.

En cause, des plateformes de sélection confectionnées pour être de véritables machines de tri social. Chaque année, ce sont près de 900 000 personnes qui candidatent sur Parcoursup en première année de licence et près d’un tiers, qui, lors de la clôture de la plateforme, n’ont reçu aucune proposition d’admission ou des propositions dans des formations ou des universités de deuxième choix. En master, la logique est la même. En 2024, la plateforme MonMaster recensait près de 220 000 candidatures, pour seulement 170 000 places ! Entre 2022 et 2023, ce sont près de 30 000 étudiants en moins inscrits en M1.

Tout cela dans un contexte d’aggravation des conditions de vie des étudiants. L’enquête de l’Unef pour l’année 2024 est sans appel : la hausse du coût de la vie est estimée à près de 500 euros annuels et a augmenté de 27,7 % depuis 2017 ! Cela comprend les dépenses de base pour l’alimentation, le logement, les frais d’inscription, le matériel pédagogique et les produits d’hygiène et de santé. Un étudiant sur cinq avoue ne pas pouvoir manger tous les jours à sa faim, faute de moyens.

Gouvernement et patronat à l’offensive

De son côté, Sylvie Retailleau, ex-ministre de l’Enseignement supérieur, préfère se féliciter des résultats certains établissements français au classement de Shanghai ! Macron et sa clique n’ont qu’une idée en tête : adapter les universités aux besoins du marché du travail, fermer l’accès aux études à toute une frange défavorisée de la population, souvent issue des quartiers populaires ou de l’immigration. Depuis 2018, les étudiants étrangers doivent par ailleurs débourser près de 2500 euros pour une seule année de licence ! Il s’agit de fournir une main-d’œuvre jeune et malléable, exploitable à merci par le patronat, voire d’envoyer des milliers de jeunes remplir les casernes de l’armée. L’un des grands gagnants de cette politique est l’enseignement privé. En dix ans, le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur privé a progressé de 63 %, selon le syndicat Snesup-FSU, soit près d’un étudiant sur quatre désormais inscrit dans le privé.

Reprendre le chemin des luttes !

Des collectifs de Sans-Facs s’organisent d’ores et déjà, comme chaque année, sur plusieurs universités en France pour exiger des inscriptions dans la fac et la filière de leur choix. Face à cette situation, il n’y a que nos propres forces qui sont à même de renverser la tendance. Pour mettre un terme à la sélection, au tri social et raciste mené par les présidences d’université et améliorer les conditions de vie des étudiants, il faudra un vaste mouvement d’ensemble de la jeunesse scolarisée, en lien avec les luttes du monde du travail.

9 septembre 2024, Léo Ciacci