Nos vies valent plus que leurs profits

Contre leur Europe forteresse, liberté de circulation et d’installation

Depuis 2015, près de 25 000 migrants sont morts en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe. La seule réponse des dirigeants de l’Union européenne (UE) à ces drames a été de renforcer les mesures policières et répressives.

Douze États européens ont déjà fait construire 2 000 kilomètres de murs et de barbelés sur les frontières extérieures de l’UE et parfois même entre pays de l’UE. Par ailleurs, l’UE en tant que telle a multiplié des accords avec les États des pays par où transitent les migrants pour y sous-traiter la répression. Ses instances discutent actuellement d’un « paquet asile-immigration », prévoyant la construction sur ses frontières extérieures de centres de rétention pouvant accueillir à terme cent mille migrants dans le but de renvoyer tous ceux qui n’obtiendraient pas l’asile, c’est-à-dire la très grande majorité, vers leur pays d’origine ou des pays « sûrs » comme la Tunisie ou l’Albanie.

Ni la construction de barrières et de murs, ni le renforcement des contrôles aux frontières n’empêcheront les millions de femmes et d’hommes qui n’ont pas d’autre choix que de fuir l’enfer de leur pays de tenter de pénétrer dans les pays les plus riches de la planète, dont font partie les pays européens.

Qu’est-ce qui empêcherait les gouvernements d’ouvrir les frontières, d’accueillir dignement celles et ceux qui veulent échapper aux guerres ou à la misère ? De leur proposer un logement et un travail ? La même chose que ce qui les empêche de mettre fin à la misère, au chômage et au mal logement : la soif de profits de leurs commanditaires, multinationales et sociétés de finance.

Seule une autre Europe pourra mettre en œuvre l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation pour les êtres humains et pas pour les capitaux.

C’est un des enjeux des luttes de classe à venir que de donner naissance à cette Europe des travailleurs, militant pour un monde sans frontières, une Fédération des États-Unis socialistes d’Europe.

Galia Trépère

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)