Nos vies valent plus que leurs profits

Dans les Dernières nouvelles d’Alsace : Camille Robert et Étienne Genieux, candidats du NPA-Révolutionnaires

Ci-dessous, deux articles des Dernières nouvelles d’Alsace. Précisons que dans les deux circonscriptions concernées, les délais imposés par Macron dans cette campagne totalement anti-démocratique ne nous ont pas permis d’imprimer et d’acheminer les bulletins de vote et professions de foi. Le NPA-Révolutionnaires y appelle à voter pour les candidates de Lutte ouvrière (Louise Fève dans la 1re circonscription du Bas-Rhin et Denise Grandmougin dans la 3e).

 

 


 

 

Strasbourg-Schiltigheim : Camille Robert, vers une « union des révolutionnaires »

(L’article sur le site des DNA)

Photo Laurent Rea

Primo-candidate, l’étudiante en physique représentera le Nouveau Parti Anticapitaliste Révolutionnaires (NPA-R) dans la 3e circonscription du Bas-Rhin.

Ses années de militantisme mènent Camille Rober à un constat limpide : « Il y a une jeunesse politisée, à nous de la stimuler ». À 23 ans, la Strasbourgeoise appelle à se mobiliser quelle que soit l’issue du vote. Résultat d’une scission avec la branche majoritaire du NPA, son parti mène une campagne aux moyens limités en présentant trois candidats dans le département.

Pour autant, la lutte se veut ambitieuse : « Faisons en sorte que tout le monde se sente concerné », avance l’étudiante. À l’heure où « le RN fait miroiter son programme social sur des bases xéénophobes », elle souhaite identifier un dénominateur commun pour solidariser le militantisme et faire converger les luttes.

Des embauches massives dans le service public

Côté programme, le NPA-R admet revendiquer une rupture anticapitaliste. Des salaires et pensions à 2 000 € net indexés sur les prix, une retraite à 60 ans ou encore l’interdiction des licenciements se résument dans un slogan univoque : « Nos vies valent plus que leurs profits ».

Critique à l’égard du Nouveau Front populaire qu’elle estime gangrené par une « gauche plurielle qui a déjà trahi les travailleurs », Camille Robert préfère matérialiser la lutte par la mobilisation citoyenne où les travailleurs « prennent les choses en main eux-mêmes ». Cette philosophie s’illustre sur sa vision des services publics, figurant parmi ses priorités. L’étudiante juge qu’en matière de transports, de santé ou d’éducation, « les premiers concernés seront les plus prompts pour prendre une décision adéquate ».

 

 


 

 

Strasbourg-centre : Étienne Genieux pense déjà au troisième tour social

Photo Manuel Plantin

(L’article sur le site des DNA)

S’il ne les renvoie pas dos à dos, Étienne Genieux, candidat du NPA Révolutionnaires dans la première circonscription du Bas-Rhin, ne choisirait pas en cas de second tout RN-Nouveau Front Populaire (NFP). Pour lui, l’essentiel est déjà ailleurs, dans « la préparation de la riposte sociale ».

Pas la peine de le bassiner avec les images d’Épinal du Front populaire, « qui en 1936 nous auraient décroché les congés payés et les allocations chômage ». Pour Étienne Genieux, candidat NPA-Révolutionnaires dans la circo 1, c’est bien la grève générale de mai-juin 1936 qui fait la différence. « Aucun parlement ne nous a jamais rien donné », avance-t-il.

Scepticisme sur nos institutions

Corollaire de ce scepticisme sur nos institutions, il ne voterait pas pour le NFP en cas d’un second tour l’opposant au RN. « Je fais bien la différence entre les deux. Mais une victoire du NFP, qui devrait composer avec la gauche socialiste et Macron, serait aussi une catastrophe pour les classes populaires ».

Pour ce professeur de mathématiques de 31 ans, l’essentiel est ailleurs. « Dans l’organisation de la riposte sociale », qu’il appelle de ses vœux.

« Le salariat, c’est la mutilation de la vie sociale »

C’est contre la loi Travail, en 2016, qu’Étienne Genieux a fait ses premières armes de militant. « J’ai vu que la gauche au pouvoir, c’était le programme du Medef et tapis rouge au patronat. J’ai trouvé chez mes camarades de lutte ce même goût pour la mobilisation comme vecteur de l’action politique », se souvient-il.

Un aboutissement logique pour ce fils ouvrier. « Toute mon enfance, j’ai vu mon père redouter le retour au travail, à CGM, en Saône-et-LOire, à découper de la tôle. Je me souviens de ma mère qui enchaînait les petits boulots et rentrait en pleurs. Ça m’a fait comprendre que le salariat, c’est la mutilation de la vie sociale. »

Sa suppléante Louise Blanc, 21 ans, est étudiante.