Non content d’avoir détruit Gaza, d’affamer la population, de tuer celles et ceux qui tentent d’accéder aux colis de l’aide chichement distribuée par une organisation prétendument humanitaire inféodée à l’armée israélienne, Netanyahou a décidé d’imposer le blocus de la Cisjordanie en même temps qu’il a envoyé toute une armada bombarder l’Iran. La raison avancée de cette attaque est d’empêcher la dictature réactionnaire des religieux iraniens de doter le pays de l’arme nucléaire. Comme si le boucher Netanyahou ne disposait pas lui-même de cette arme !
Faire taire la contestation de la politique israélienne…
Les protestations contre le génocide en cours à Gaza se sont multipliées partout. La flottille humanitaire arraisonnée par la marine israélienne de même que les caravanes convergeant vers Gaza ont montré que ce soutien à la population de Gaza s’amplifiait. Jusqu’à l’ancien Premier ministre israélien, Ehud Olmert, lui-même faucon du parti de Netanyahou, qui a condamné, bien tardivement, la politique de l’État d’Israël.
Netanyahou tente donc d’aligner tout le monde derrière sa politique. C’est ainsi que Macron s’est dépêché, dans sa conférence de presse du 13 juin, de rendre l’Iran responsable des bombardements israéliens et promis l’aide militaire de la France si l’Iran ripostait ! Que Trump, pourtant engagé dans des négociations avec l’Iran dont il nous disait qu’elles étaient en bonne voie, a exhorté les dirigeants iraniens à accepter ses conditions sous peine de destruction.
On ne sait pas si Netanyahou réussira à faire taire en Israël même la contestation grandissante de sa politique, mais c’est un de ses buts. Pour l’heure, la manifestation hebdomadaire contre sa politique pour exiger un accord avec les Palestiniens permettant la libération des derniers otages a été annulée, ce qui est un signe inquiétant d’alignement derrière les fauteurs de guerre dans une union sacrée mortifère.
… tout en imposant la loi des grandes puissances
Mais l’enjeu n’est pas seulement de détourner la contestation. L’État sioniste est le bras armé de la politique impérialiste au Moyen-Orient. Disposant d’une réserve illimitée d’armes occidentales, son armée a la charge de faire respecter l’ordre impérialiste dans toute la région.
Mais attaquer un pays comme l’Iran ne peut pas se faire comme envahir Gaza. Il ne s’agit pas d’une petite bande de terre peuplée de deux millions de personnes, mais d’un pays relativement densément peuplé, de près de 90 millions d’habitants, grand comme deux fois et demie la France. D’ores-et-déjà, l’armée iranienne a envoyé des missiles contre Israël, dont plusieurs ont atteint leur cible. La décision de Netanyahou n’est donc pas une simple fuite en avant pour faire oublier la contestation de sa personne, ni même la simple volonté d’aligner derrière lui des alliés traditionnels (légèrement) dégoutés par le génocide commis à Gaza.
Netanyahou dit avoir informé l’administration Trump avant de déclencher la guerre contre l’Iran. Il dit aussi avoir reçu des assurances de tous les dirigeants occidentaux. Même si Trump a donné l’impression de prendre ses distances avec la décision israélienne, tout comme Macron, les dirigeants occidentaux ont réaffirmé leur soutien indéfectible à Israël. Ce qui est une forme de feu vert.
Les rodomontades de Trump sur les barrières douanières relèvent de la guerre économique entre puissances impérialistes. On voit clairement que, derrière les guerres commerciales, se profile toujours la guerre tout court.
C’est folie que laisser les Netanyahou, Trump ou Macron aux commandes du monde. Pour assurer la pérennité de ce système qui fonctionne au profit d’une mince couche de riches en maintenant dans la sujétion des milliards d’êtres humains, ils sont prêts à mettre le monde à feu et à sang.
Pas question d’accepter l’union sacrée derrière des Macron, des Trump ou des Netanyahou ! Les dockers de Marseille ont bloqué l’expédition d’armes vers Israël : il faut que la protestation populaire s’amplifie, envahisse les rues, partout. C’est la seule façon d’espérer arrêter le bras armé de ces fous qui nous gouvernent.
