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Demgy SPN à La Courneuve (93) : la détermination et l’unité dans la lutte paie !

Jeudi 29 février 2024, après cinq jours et demi de grève totale des 24 salariés du site de Demgy SPN à La Courneuve (93), ceux-ci ont obtenu de la direction, qui a décidé de fermer le site au début du mois d’août prochain, au moins la reconnaissance d’un licenciement économique avec des indemnités de départ. Le protocole de fin de conflit accorde une indemnité transactionnelle (amputée toutefois des cotisations sociales) et le paiement par la direction (même si elle ne veut pas l’appeler ainsi pour ne pas perdre la face) d’une partie des heures de grève.

Car la direction, elle, avait une autre combine. L’origine du conflit était sa volonté de fermer le site de La Courneuve (ouvert en 1938). Pour ce faire, elle proposait de répartir les salariés entre son site de Clamart et celui situé en Normandie. Peu à peu il s’est avéré que tout le monde refusait une telle mutation, y compris les cadres. Mais tout refus de se délocaliser entraînerait pour les salariés une rupture de contrat de leur part avec toutes les conséquences financières qui en découlaient. Le tour était joué, pas un sou à débourser pour licencier.

La direction de Demgy avait en fait l’idée de restructurer le groupe, depuis le moment où elle avait racheté, en décembre 2021, l’usine SPN de La Courneuve (Société des plastiques nobles). Cela ne l’avait pas empêchée de recruter au même moment un salarié, par exemple, sans lui dire qu’il n’avait aucun avenir dans le groupe, ou un intérimaire, beaucoup plus tard, dont la mission de travail était renouvelée de semaine en semaine. C’est faire fi des vies de famille, de l’emploi de l’autre membre du couple, etc.

Ce site de La Courneuve fabrique des pièces de plastique pour des entreprises travaillant dans l’aéronautique, la cryogénie et l’énergie. Mais il ne représente qu’une faible partie du groupe Demgy, créé en 1947, présent en France, en Allemagne, en Roumanie et aux États-Unis, avec un chiffre d’affaires de 73 millions d’euros, dont 2,5 pour le site de La Courneuve, et 700 salariés.

Les travailleurs qui n’avaient aucune expérience de conflits sociaux, dans une petite entreprise non syndiquée, avaient commencé par parlementer avec la direction depuis le mois de novembre, sans pouvoir faire évoluer la position de celle-ci à leur égard. Cela n’a pas manqué de créer parmi les salariés un sentiment de révolte qui les a conduits, pour un certain nombre d’entre eux, à se syndiquer à la CGT, puis de décider de se mettre en grève, avec une cohésion et une détermination qui pourrait servir d’exemple à d’autres travailleurs.

Durant les négociations qui se sont alors engagées avec le soutien de l’union locale de la CGT, la direction a fait preuve de duplicité en revenant, à certaines étapes, sur ce qu’elle semblait concéder dans un premier temps. C’est pour cette raison que les salariés restent sur leur garde et sont prêts à se remobiliser, dans l’attente de la mise en œuvre effective des clauses du protocole de fin de conflit. D’autant qu’il y a à la clé pour la direction un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros à réaliser d’ici début août et que les clients commencent à s’énerver en ne voyant pas arriver leurs commandes avec seulement cinq jours et demie de grève !

Dans le futur, à moyen terme, le même sort semble attendre le site de Clamart, où la direction devrait aussi proposer aux salariés d’aller en Normandie. L’exemple de la lutte payante à La Courneuve a de quoi les inciter à ne pas se laisser faire eux-non plus.

Correspondant