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Des réparateurs de trains qui n’attendent pas le résultat des élections pour faire valoir leurs revendications vitales

Ils étaient environ 250 dans le technicentre industriel d’Hellemmes, près de Lille, l’un des dix du pays qui répare de fond en comble les TER et TGV, à se mobiliser jeudi pour revendiquer des primes et des hausses de salaire que le patronat s’obstine à refuser. Ici les agents entrant sont payés un peu moins du Smic (hors prime) et près du quart du service doit compléter son salaire par des petits travaux le week-end quand ce n’est pas carrément un deuxième boulot. L’exaspération que provoque cette situation conduit un bon nombre de travailleurs à envisager de voter Rassemblement national pour mettre une baffe à Macron dimanche.

Voter pour le RN serait voter contre soi-même, car Bardella n’est pas moins que Macron l’ami des patrons et, s’il arrive au gouvernement, il mènera aussi une politique anti-ouvrière. En tout cas, cette perspective ne nourrit pas plus que celle de la victoire du Nouveau Front populaire l’illusion que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, améliorera le sort des travailleurs. La mobilisation d’hier l’a rappelé.

Ce débrayage a réuni plus du quart des agents pour une heure d’information syndicale qui n’était pas comme les autres. Les interventions militantes ont rappelé que partout on fait croire à la pénurie, au manque d’argent, alors que la trésorerie des grands groupes déborde des milliards prélevés sur la sueur des ouvriers. Que même celle de la SNCF est suffisamment gonflée pour que l’entreprise cherche à pénétrer le marché italien où elle compte déployer ses TGV-M, les plus modernes et les plus chers dans 13 lignes joignant les grandes villes italiennes… Ces interventions ont été bien accueillies, mais c’est surtout le nombre de participants et l’interpellation tous azimuts du DRH qui constituent la nouveauté : « Vous nous obligez à vivre comme des clochards avec des salaires pareils. » « 1400 euros c’est honteux pour des ouvriers qualifiés, c’est pas étonnant que vous arriviez pas à recruter. » « Vous savez pas nous répondre ? Mais c’est votre boulot. Nous quand on sait pas répondre dans notre boulot, on se fait démonter. »

Cette mobilisation est le premier pas d’une lutte qui devra se durcir pour que les comptes des travailleurs ne soient pas dans le rouge le 15 du mois. Voter pour les candidats du NPA-Révolutionnaires et de Lutte ouvrière dimanche, c’est-à-dire pour des candidatures ouvrières dénonçant les trois blocs bourgeois qui se disputent le privilège d’appliquer les prochaines mesures pro-patronales, sera une des manières de montrer qu’on soutient ces luttes.

Correspondant