Le Parlement a entériné le proposition de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. À l’issue d’un ultime vote, les sénateurs, comme les députés avant eux en juin, ont adopté ce texte à l’unanimité. Cent trente ans après sa condamnation pour haute trahison sur la base de faux documents Dreyfus est symboliquement rétabli dans ses droits militaires après avoir été réhabilité en 1906. De quoi s’en réjouir ? Pas vraiment. Car, pas plus à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, il n’y a eu aucun parlementaire, fût-il de gauche – socialiste, communiste, écologiste ou insoumis – pour profiter de l’occasion pour dénoncer le rôle de l’armée dans le calvaire du capitaine juif et dans la campagne antisémite qui s’ensuivit. Et, depuis lors, cette armée raciste, colonialiste et impérialiste a fait bien pire en Algérie, au Vietnam, à Madagascar, dans toute l’Afrique et ailleurs. Être promu en son sein n’est vraiment pas un honneur.