Les médias rapportent les mille et une façons dont le régime de Poutine, avec souvent la complicité de capitalistes occidentaux, détourne les sanctions économiques. Dont ces flottes fantômes qui continuent à assurer les bonnes affaires des pétroliers russes. L’agence de notation Bloomberg annonce que « la fortune des oligarques russes a augmenté de 38,6 milliards de dollars en 2023 »1. Selon des économistes russes critiques : le projet de budget fédéral pour les trois prochaines années « démontre la volonté du Kremlin d’économiser sur tout, sauf sur les dépenses militaires ». Seules les primes à la natalité sont en hausse ! Du côté des travailleurs, ce sont des salaires en baisse, ou non payés, d’où des grèves éparses, en nombre non négligeable2.
Pour le reste, c’est surtout la répression contre toute opposition à la guerre. La répression aussi contre le milieu LGBT, que la Cour suprême vient de frapper d’une « interdiction pour extrémisme »3. Et contre le droit à l’avortement – au nom des valeurs de la famille, de l’Église et de la patrie ! dans un pays où l’État fondé par la révolution ouvrière et communiste de 1917 avait été le premier au monde à légaliser l’interruption de grossesse, en 1920. Mais c’est sûr que Poutine se dit héritier des tsars, pas de Lénine !
M.V.
(Article paru dans le numéro 8 de Révolutionnaires)
1 Publié sur le site en ligne ukrainien Strana.
2 Cf. le site https://aitrus.info/, site en russe de la Confédération révolutionnaire des anarcho-syndicalistes, syndicat fondé en 1995.
3 Le RCD, mouvement d’extrême gauche russe, proteste contre ce nouveau durcissement de la législation : « La mise hors-la-loi de plus de 10 millions de personnes en Russie, et bien au-delà car il ne s’agit pas seulement de “minorité” […], porte un coup significatif à la société elle-même, aux liens qui la composent, aux familles, aux divers collectifs, aux groupes majoritaires auxquels nous appartenons tous d’une manière ou d’une autre. »