Nos vies valent plus que leurs profits

Édouard Geffray, un ministre qui juge la situation de l’école « inquiétante »… et supprime encore 4 000 postes !

Cela pourrait presque prêter à rire. Édouard Geffray, nouveau ministre de l’Éducation nationale, n’est pas un novice dans la destruction du système éducatif. Il a été numéro deux du ministère sous Blanquer qui avait déjà pas mal attaqué l’école. C’est lui qui a, notamment, supervisé la mise en place de la réforme du lycée et de Parcoursup, c’est-à-dire l’aggravation de la sélection à l’entrée des facs. Mais sous Attal et Borne également, il a été un fervent partisan des groupes de niveau en collège. C’est donc sans doute de façon ironique qu’il a déclaré le 22 octobre sur France Inter que la situation de l’école est « extrêmement préoccupante »… Et confirmé en même temps 4 000 nouvelles suppressions de postes !

Ces suppressions de postes vont toucher bien évidemment les enseignants, mais également les AESH, les employés chargés d’accueillir les élèves en situation de handicap. Dans la plupart des départements, déjà, de nombreux élèves devant bénéficier d’un accompagnement en sont privés.

La démographie a bon dos !

Le gouvernement prétexte d’une baisse démographique… Édouard Geffray est même allé jusqu’à dire que « il y a des endroits où aujourd’hui, en France, malheureusement, il n’y a plus d’enfant » ! Les parents et les profs devraient même s’estimer heureux car « on aurait dû retirer 8 000 à 9 000 postes » !

Mais sous les huit rentrées de Macron, rien que dans le second degré, ce sont plus de 8 800 postes qui ont été supprimés, alors que les collèges et lycées ont accueilli 8 000 élèves de plus !

Selon le Snes, principal syndicat enseignant, il faudrait créer 10 600 postes pour retrouver le taux d’encadrement des élèves de 2017, déjà bien bas ! Depuis 2006, les effectifs des élèves ont augmenté de 4 % alors que les emplois ont baissé de 6 %.

Des flics et des militaires plutôt que des profs

Si Geffray sait sans doute faire preuve d’ironie, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, est plus franche. Sur Télématin, elle a révélé les véritables raisons des suppressions de postes dans l’éducation : « On a besoin de plus de militaires, de plus de policiers, de plus de gendarmes [mais] de moins de professeurs. »

Car oui, pour financer l’envolée des dépenses militaires, il faut bien tailler dans les services publics.

28 octobre 2025, Aurélien Perenna